Les campagnes d'évangélisation en Algérie ne sont pas menées sous une couverture religieuse, mais visent plutôt à aliéner l'identité nationale et semer la discorde. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs accuse des membres de la communauté algérienne résidant à l'étranger d'être derrière la campagne d'évangélisation en Algérie. «Ces Algériens sont appuyés par des associations activant en Suisse, en France ou encore aux Etat-Unis», a déclaré Bouabdellah Ghlamallah jeudi, en marge de la session plénière à l'APN, consacrée aux questions orales. C'est la première fois, depuis le début de cette campagne, que le gouvernement pointe du doit la communauté algériennes établie à l'étranger. Poussé par la presse, M.Ghlamallah a ajouté que cette campagne ne vise pas l'Islam, loin s'en faut mais cible «l'unité nationale», donnant dans ce sens, un caractère politique aux événements. «Les campagnes d'évangélisation en Algérie ne sont pas menées sous une couverture religieuse, mais visent plutôt à aliéner l'identité nationale et à semer la discorde. Une chose à laquelle le terrorisme n'a pu aboutir durant toute une décennie», soutient-il en réponse à une question d'un membre de l'Assemblée populaire nationale (APN) sur les campagnes d'évangélisation en Algérie. Le ministre expliquera que cette situation exige une politique qui «consacre une cohérence entre le discours religieux et le discours national». Cette politique, poursuit-il, doit «veiller à la protection du discours national de toute manipulation étrangère et de toute exploitation religieuse conjoncturelle». Faisant remarquer que ces campagnes visent à détourner les jeunes de leur religion par des arguments fallacieux rappelant le discours du terrorisme «que l'Algérie a pu vaincre grâce aux efforts de tous». Par ailleurs, Ghlamallah critique «l'attitude» des partis de l'opposition qui font du dossier de l'évangélisation un dossier de campagne pour s'attaquer au pouvoir: «En soutenant que les autorités répriment les chrétiens en Algérie, ces formations arrangent les affaires des associations étrangères auxquelles j'ai fait allusion au départ» soutient-il. M.Ghlamallah a estimé nécessaire de faire preuve de «maturité et de vigilance» afin de faire échec à ces campagnes. A une autre question sur les efforts du ministère pour l'amélioration du niveau des imams, M.Ghlamallah a indiqué qu'au vu de l'importance du discours religieux dans l'unification des rangs de la Nation et du règlement de ses problèmes, le ministère a accordé un intérêt particulier à la mission de l'imam en initiant des sessions de formation spécialisées. A ce propos, M.Ghlamallah relève que de 1999 à 2007, le nombre d'inspecteurs ayant obtenu un diplôme supérieur est passé de 96 à 167, alors que le nombre d'Imams diplômés des instituts spécialisés a atteint 1966, tandis que le nombre d'enseignants est passé de 3035 à 4005. En 2002, le ministère des Affaires religieuses a créé le poste de «morchidate», initiative ayant permis le recrutement de 200 morchidate réparties sur plusieurs mosquées, a fait remarquer le ministre qui a annoncé l'organisation prochaine d'un concours pour le recrutement de 30 autres.