Les épreuves du Bac session 2008 dans ses deux versions, ancien et nouveau systèmes, ont débuté hier à Béjaïa dans une ambiance de fête. 27.470 candidats ont été concernés par les épreuves du baccalauréat dans toutes ses filières. Nous avons passé une journée dans un centre d'examen, histoire de connaître l'émotion que suscite ce rendez-vous annuel. Il est sept heures en ce samedi, premier jour des épreuves du Bac, quelque part dans un lycée de la ville de Sidi Aïch. Les premiers candidats sont déjà là. Sur leurs visages se lit une angoisse grandissante. Des appréhensions en pareil moment sont légitimes. Le petit groupe de candidats appréhende déjà les sujets. Entourant un enseignant surveillant, ils écoutent attentivement les derniers conseils pour mieux aborder cette première épreuve. Calme, concentration, lecture et compréhension du sujet...autant de recommandations que ne cesse de répéter le prof. Plus le temps passe plus les élèves candidats se font nombreux devant l'entrée du lycée. «C'est le moment!», lance une fille qui se retire en premier du groupe. Les autres suivent d'un pas lent. La fièvre monte. Dans quelques minutes, on prendra connaissance des sujets. Tous croisent les doigts pour qu'ils soient «faciles». En dépit de l'encombrement à l'entrée, né pour l'essentiel de la fouille nécessaire en pareille circonstance, il n'y eut point d'énervement. Un agent distribue les bonbons que tout un chacun accepte. Hormis les trousses qui doivent être passées au peigne fin, rien n'est admis dans l'établissement; les porteuses de sac à main sont invitées gentiment à les déposer sur la table réservée à cet effet. Il en est de même pour les portables. Toutes ces conditions sont acceptées dans le calme par les candidats qui n'ont de souci que pour leurs épreuves. Une fois dans la cour tout le monde s'empresse devant les panneaux d'affichage. Il faut vite trouver sa salle et s'installer pour se concentrer. Une légère panique se fait sentir devant les affiches. Bien que tout soit ordonné comme il le faut, cela n'a pas empêché certains élèves de se rapprocher des surveillants. Ils ne trouvent pas leurs noms. Suivant une méthode bien expliquée, tout finit par rentrer dans l'ordre. Le numéro de la salle connu, l'on se met à la chercher. D'incessants va-et-vient prennent forme. Quelques instants de discussions puis tout le monde rejoint sa place. La salle 18 n'a pas connu de décoration quelconque. Organisée en trois rangées, elle reçoit 20 candidats dont 18 filles. Les murs sales, les tables bien usées, peu importe, l'attente des sujets reste l'unique préoccupation. Alors pour se calmer on discute par-ci, on sourit par-là. Certains en arrivent même à faire les intéressants jusqu'à ce que le surveillant les rappelle à l'ordre. L'angoisse reprend de plus belle, lorsque les copies atterrissent dans la salle. C'est l'heure de vérité. Un long silence s'empare de la salle, jusque-là bruyante. Après vérification de l'identité des candidats anxieux, la sonnerie retentit. Les copies sont remises aux candidats. Certains respirent profondément en appliquant à la lettre les consignes données quelques minutes auparavant. D'autres sont gagnés déjà par la peur perceptible à travers de légers tremblements. Un long silence s'installe dans la salle. Les élèves lisent le sujet. Un sujet d'arabe pour des élèves scientifiques. Une partie est obligatoire, un choix est proposé pour la deuxième. Il a fallu environ 15 minutes pour entendre le crissement des stylos. L'on comprend que les premières réponses sont là. Les sourires reviennent comme par enchantement. Le sujet est abordable. Les candidats n'ont même pas besoin de le dire. Cela se voit sur leurs visages. Durant 2 heures trente minutes, les candidats se pencheront sur le sujet. Une heure est déjà passée. C'est l'un des trois surveillants qui l'annonce. «Déjà!», s'étonne une élève. Certains candidats semblent bien avancés comme témoignent ces demandes incessantes de feuilles de brouillon. D'autres paraissent perdus dans les méandres des questions. Au fond de la salle, un candidat n'a même pas jugé utile d'utiliser le brouillon. «C'est mauvais» lui rappelle le surveillant. Trouvant raisonnable ce rappel, il s'applique immédiatement. Entre-temps le chef du centre accompagné d'un observateur pénètre dans la salle. Un rapide coup d'oeil, il repart en souhaitant du courage aux candidats qui répondent en choeur «Merci». Cette année, le ministre de l'Education a dépêché trois observateurs pour chaque centre d'examen. Il ne reste plus que dix minutes pour la fin du temps réglementaire. Certains candidats, sans doute les plus brillants n'ont pas eu besoin d'utiliser tout leur temps. Ils ont déjà quitté la salle. A la remise des copies, les visages ont beaucoup changé. Les appréhensions ont disparu pour laisser place à l'espoir, celui de voir les sujets d'anglais être aussi faciles. Dans la cour, les discussions vont bon train. On compare les réponses. Chacun parait satisfait de son travail. C'est le moment de déjeuner. Tout le monde se dirige vers le réfectoire. Un repas est offert gracieusement aussi bien pour les candidats que les surveillants et tout le personnel du centre. Une première! car dans le passé les surveillants n'étaient pas pris en charge. Même ambiance dans l'après-midi. Les épreuves ont repris à 15 heures. Ce rythme sera poursuivi pendant les cinq jours que durera le Bac. Ensuite, l'attente des résultats. Le Bac est devenu un passage obligé pour un avenir meilleur. Cela, tous les candidats semblent en être conscients. Bonne chance pour la suite des épreuves!