Depuis hier, la faculté de médecine de l'université de Tizi Ouzou est en arrêt d'activités scientifiques et pédagogiques jusqu'au lundi 14 juin. Réunis en assemblée générale, avant-hier, les futurs médecins ont décidé de cette action en dernier recours face à ce qu'ils qualifient de sourde oreille de l'administration. Dans leur déclaration concluant cette assemblée, ces derniers dénoncent la situation critique où baigne leur faculté, caractérisée, affirment-ils, par une gestion archaïque d'une administration technocratique insouciante de l'avenir des étudiants. Pour les représentants des étudiants qui espèrent, dubitatifs, un entretien avec le recteur, la grève est motivée par les multiples atteintes aux lois régissant le cursus de médecine. Ils s'élèvent contre les notes administratives qualifiées d'absurdes qui retardent encore davantage la fin du cycle, déjà très long. Les étudiants reprochent, en effet, aux responsables de leur faculté le nombre aberrant de notes administratives rédigées de façon unilatérale à chaque fin d'année et en période d'examens. Ces pratiques, estiment-ils, démontrent la volonté de les priver, dans le silence, de leurs droits comme tous les étudiants en médecine dans tout le pays. Selon certains étudiants rencontrés dans l'enceinte universitaire, ces notes leur interdisent, d'une part, les sessions de rattrapage en fin d'année, les obligeant ainsi à passer une année blanche avant de prétendre aux classes supérieures. D'autre part, la suppression des sessions d'internat trimestrielles est venue rendre inaccessibles les stages pratiques au niveau du CHU Nedir de Tizi Ouzou, dans lequel les services sont qualifiés par les étudiants de fantômes. Face à cette situation chaotique qui vise, selon eux, à leur confisquer leur droit d'avoir une formation médicale de qualité, les représentants des étudiants mettent en avant, également, une plate-forme de revendications. Ainsi, ils demandent, d'une part, la suppression des notes qui retardent leur cursus et exigent une session spéciale de rattrapage qui leur permettait de passer au palier supérieur. D'autre part, et face à la saturation des services aux CHU, ces derniers estiment qu'il est de leur droit de demander des détachements pour les stages pratiques dans d'autres cliniques au niveau des daïras. Enfin, les étudiants qui, semble-t-il, n'attendent pas de miracle de la réunion de demain avec le recteur, sont déterminés à aller jusqu'au bout de leur mouvement. D'autres actions sont à prévoir dans les prochains jours.