La Squadra Azzura sera forcée de gagner au risque de se faire éliminer dès ce second match. Humiliée 3 à 0 et totalement dépassée par les Pays-Bas (Gr.C) lors de ses débuts à l'Euro-2008 lundi, l'Italie championne du monde doit absolument se ressaisir avant d'affronter la Roumanie demain, sous peine d'élimination avant même les quarts de finale. Si le sélectionneur Roberto Donadoni n'a rien laissé filtrer de ses premières intentions mardi, plusieurs solutions s'offrent néanmoins à lui afin de redynamiser son équipe. -Une défense à regrouper. En football, Italie a longtemps rimé avec défense resserrée et art du contre-pied. Mais c'est tout l'inverse qui s'est produit lundi, avec trois buts encaissés dont deux à l'issue de contres néerlandais! Bref, les Azzurri ont perdu leurs fondamentaux, deux ans à peine après le Mondial-2006 où ils n'avaient encaissé que 2 buts en 7 matches. Sans Cannavaro, forfait pour l'Euro, la défense a sombré, et en premier lieu les deux centraux. Materazzi a été complètement dépassé, perpétuellement pris de vitesse jusqu'à sa sortie (55e). Il est très probable que le héros de la finale du Mondial-2006 aux yeux des Italiens prendra place sur le banc face aux Roumains. Quant à son partenaire Barzagli, qui avait toujours évolué dans l'ombre de Cannavaro, il a pris la lumière en pleine face: ébloui, il a multiplié les imprécisions. Forcément, après un tel naufrage, la côte de Chiellini remonte. Perfectible mais indéniablement talentueux, le joueur de la Juve, 23 ans, pourrait vite se faire une place. Seul handicap: une tendance à perdre ses nerfs. Enfin, sur les côtés, Panucci et Zambrotta n'ont vraiment pas fait de merveilles. Grosso, en revanche, a apporté du dynamisme côté gauche lors de son entrée en jeu. Il a ainsi toutes les chances de redevenir titulaire, comme au Mondial, au détriment du «vétéran» Panucci, 35 ans. -Plus de tonus au milieu. Le milieu aligné face aux Pays-Bas avait fière allure avec les trois milanais Gattuso, Pirlo et Ambrosini. Mais, jamais dans le rythme, ils ont complètement déjoué, notamment Gattuso, loup devenu agneau, et Pirlo, habituel magicien dont les tours de passe-passe n'ont pas eu le moindre effet sous le pressing adverse. Pour redynamiser l'ensemble, un nom s'impose: De Rossi, qui offre l'avantage d'être tout à la fois un récupérateur coriace autant qu'un relanceur habile. Il piaffe d'impatience, tout comme son coéquipier de la Roma Aquilani, qui avait été à son avantage lors du dernier match amical face à la Belgique (3-1). A 24 et 23 ans, les deux hommes offrent également l'avantage de la jeunesse dans une équipe de trentenaires. -Changer de module en attaque. Le système à trois attaquants qui avait tant réussi en qualifications n'est pas nécessairement à jeter, d'autant que Toni a les capacités de se reprendre après avoir été inhabituellement maladroit. Mais la rentrée plutôt satisfaisante de Del Piero, qui n'est jamais aussi habile que lorsqu'il évolue en 2e attaquant, peut inciter Donadoni à bâtir son attaque différemment.