Le champion d'Europe en titre sort par la petite porte. La Grèce, championne d'Europe en titre, a été éliminée après seulement deux matches de l'Euro-2008 (Gr.D), après sa défaite logique contre la Russie (0-1) samedi à Salzbourg, la deuxième après celle face aux Suédois (0-2). Jamais sortis dans les deux premiers d'un groupe en phase finale depuis la fin de l'ère soviétique, les Russes, qui l'ont emporté sur un but de Konstantin Zyryanov (33), se qualifieront pour les quarts en cas de victoire face aux Suédois mercredi à Innsbruck. Pour ce match, ils récupèreront leur maître à jouer Andreï Arshavin, suspendu jusqu'alors. Seuls ses supporteurs imaginaient que la Grèce pouvait devenir la première à garder son titre. Peu imaginaient qu'elle le rendrait sans prendre les armes, montrant un jeu d'une insigne pauvreté et ne marquant aucun but. Pour sauver la face contre des Espagnols qualifiés, il faudra une révolution... Face à une équipe limitée et peu aventureuse, le principal adversaire des Russes était leur faiblesse défensive: Denis Kolodin glissait sur un ballon anodin forçant Igor Akinfeev à intervenir devant Giannis Amanatidis (1) et Igor Semshov, de la tête, était tout près de marquer contre son camp (20). Pour le reste, les combinaisons russes mettaient au supplice la défense grecque. Après avoir retardé l'échéance d'une claquette sur une feuille morte de Roman Pavlyuchenko (14), Antonis Nikopolidis sortait n'importe comment sur un centre de Yuri Zhirkov à gauche. Sergei Semak se précipitait, adressait un retourné vers le centre où Zyryanov marquait dans le but vide (33). Après avoir manqué d'aggraver le score sur l'engagement d'une tête piquée, Pavlyuchenko, intenable, sollicitait Nikopolidis (47 et 48), ridiculisait Sotiris Kyrgiakos pour tirer à côté (52) avant de talonner pour Diniyar Bilyaletdinov qui croisait trop sa frappe (57). Jusqu'alors inoffensifs, les Grecs se rappelaient enfin qu'ils avaient un statut à défendre. Aidés par l'entrée d'un des symboles de 2004, Giorgos Karagounis (46) et des Russes qui reculaient pour attendre le contre, ils se montraient enfin aux abords de la surface adverse. Akinfeev repoussait la frappe lourde de Karagounis (53), voyait s'envoler celle d'Angelos Basinas, seul dans la surface (56), était sur la trajectoire de la tête d'Angelos Charisteas (68). Le but de Theofanis Gekas était annulé pour un hors-jeu léger (87). Un baroud d'honneur sans éclat.