L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) souhaite voir l'Algérie prendre part à son programme dit de «coopération individuelle» à l'instar d'autres pays de la rive sud de la Méditerranée, a fait savoir hier son secrétaire général délégué, l'ambassadeur Claudio Bisogniero qui intervenait à l'ouverture du colloque de deux jours, conjointement organisé par l'OTAN et le Parlement algérien, au siège du Conseil de la nation, et dont le thème est «la sécurité par le dialogue : rôle des institutions parlementaires dans l'approfondissement du dialogue méditerranéen». Ce dernier expliquera que le programme en question comporte une gamme très variée de domaines de coopération composé de pas moins de 700 activités étalées sur l'année 2008, allant de la formation, à l'entraînement, en passant par la logistique, le plan civil d'urgence… L'Egypte et Israël y ont déjà souscrit et en bénéficient au moment où la Jordanie et la Mauritanie sont en cours de négociations pour y adhérer. «C'est une occasion à saisir mais il faut que l'Algérie définisse ses priorités pour une coopération plus efficace et plus structurée […] Nous souhaitons que l'Algérie y adhère, nous serions heureux de conclure un accord avec l'Algérie», dira-t-il avant de convier le Parlement algérien à contribuer à rectifier la vision négative que l'opinion publique algérienne se fait de l'OTAN. Le même constat, dira-t-il, est valable pour les autres opinions publiques et la même contribution est attendue de la part des Parlements des pays membres de l'OTAN en vue de redorer son image de marque. Abordant le volet de la coopération sécuritaire, l'intervenant a rappelé le programme «Active Endeavor» lancé par l'OTAN avec ses partenaires de la Méditerranée en vue de prévenir et de lutter contre les menaces terroristes dans la région. Pour ce dernier, l'Algérie et l'OTAN ont intérêt à travailler ensemble dans la mesure où elles font face aux mêmes défis. Si l'Algérie a exprimé sa volonté de renforcer sa coopération avec l'OTAN, il n'en demeure pas moins qu'elle reste attachée au principe de l'équité dans les rapports et au refus du traitement de «deux poids, deux mesures». Le président de la commission de la défense nationale du Conseil de la nation, Mustapha Cheloufi, dira que l'Algérie demeure attachée au principe d'indépendance et d'autodétermination des peuples en citant le conflit palestinien, lequel doit être résolu dans le respect du droit international. Il a notamment insisté sur l'évolution des relations entre l'OTAN et notre pays, celui-ci considérant la première comme une organisation «extrêmement militaire», et cette dernière voyant d'un œil méfiant «le militantisme actif» de l'Algérie au sein de l'Organisation des non-alignés. Aujourd'hui, dira-t-il, les rapports ont évolué avec l'apparition de menaces et de défis communs, la sécurité du nord de la Méditerranée passant indéniablement par celle de la rive opposée. Et l'inverse est tout aussi valable, expliquera-t-il. «L'Algérie s'est toujours intéressée à la paix et à la sécurité en Méditerranée», dira-t-il en citant son implication dans des espaces comme le dialogue des 5+5, le processus de Barcelone, l'OSCE et «probablement» l'union pour la Méditerranée. M. C.