Après avoir saisi par écrit le président de la République et le chef du gouvernement, les entrepreneurs ont décidé de s'adresser directement au ministre concerné en vue de leur prêter aide en ces moments de difficulté. La cherté des matériaux de construction continue à préoccuper les bâtisseurs de Béjaïa. Dans une correspondance dont nous détenons une copie, les promoteurs immobiliers de Béjaïa expriment par la voie de leur organisation, leur inquiétude face à la situation. «Depuis le début de l'année, les hausses successives et vertigineuses des prix des matériaux de construction, notamment le rond à béton, relèvent d'une spéculation outrancière étrangère à notre corporation», constate la fédération Btph, mettant en exergue les conséquences de l'état de fait qui affecte de manière considérable le secteur du bâtiment. Pour attirer l'attention du ministre, ils estiment que «cette situation de marasme risque à très court terme de provoquer non seulement des retards dans la réalisation du programme quinquennal présidentiel, mois aussi et surtout de le remettre au cause totalement». Tout en respectant les actions initiées pour dénoncer cette situation dont l'arrêt des chantiers durant le mois de mars, les lettres ouvertes au président de la République et la plate-forme de revendications au chef du gouvernement, les entrepreneurs de Béjaïa affirment qu'ils «travaillent à pertes». «Les dernières révisions d'indices des prix datent du 3éme trimestre 2007», constate la fédération Btph qui persiste à indiquer: «Elles sont loin de refléter la réalité du marché actuel.» Ce faisant, la fédération et l'intervention directe des pouvoirs publics pourraient mettre un terme au marasme qui ronge aujourd'hui le secteur. Les patrons de Béjaïa suggèrent enfin «la création d'une cellule composée de représentants d'organismes publics, et ceux de la fédération Btph».