Toute le pays a salué par une explosion de joie la miraculeuse qualification de sa sélection pour le dernier carré. La Turquie s'est hissée pour la première fois de son histoire en demi-finales de l'Euro de football, grâce à son succès sur la Croatie aux tirs au but (3 à 1) (1-1 après prolongation; 0-0 à la fin du temps réglementaire) en quarts de finale, vendredi à Vienne. En demi-finales, les Turcs affronteront l'Allemagne, le mercredi 25 juin (18h45 GMT) à Bâle. La dernière confrontation entre les deux équipes dans une grande compétition remonte à la Coupe du monde 1954. Bataille tactique entre deux équipes bien en place, le quart de finale est resté longtemps très indécis avant de basculer à une minute de la fin de la prolongation sur un but de Klasnic (119), juste avant une égalisation de Semih (120+2) pour les Turcs précédant le coup de sifflet final. La qualification s'est donc jouée aux tirs au but. Deux tireurs croates ont envoyé leur tir à côté des buts de Rüstü, alors que le gardien turc a arrêté un tir. Les quarts de finale sont disputés selon un rythme quotidien. Après les succès de l'Allemagne jeudi et de la Turquie vendredi, les Pays-Bas rencontreront la Russie samedi à Bâle, alors que l'Espagne affrontera l'Italie dimanche à Vienne. Les demi-finales sont programmées les mercredi 25 à Bâle et jeudi 26 juin à Vienne. Toute la Turquie a salué par une explosion de joie la miraculeuse qualification de sa sélection pour le dernier carré. En dépit des appels à la raison lancés la veille par l'entraîneur Fatih Terim, des coups de feu ont résonné dans les rues d'Istanbul dès l'ultime sauvetage du gardien Rüstu, synonyme de qualification historique pour les demis. «Il ne faut pas transformer la victoire en tragédie», avait affirmé Terim, tançant les supporteurs à la gâchette facile, après que les célébrations de la victoire sur la République tchèque dimanche eurent fait deux blessés par balles à Adana (sud), dont une fillette de dix ans. Dans le quartier de Besiktas, hôte d'un des trois grands clubs stambouliotes et tout entier acquis au ballon rond, la victoire a été accueillie par une gigantesque clameur, qui a fait trembler les vitres. «La Turquie est la plus grande», «Rouge! Blanc!», hurlait la foule, qui s'est répandue dans les rues au milieu des concerts de klaxons, tandis que les rais de lumière de projecteurs géants illuminaient le ciel stambouliote. Des dizaines de milliers de supporteurs continuaient d'affluer vers la place de Taksim, centre névralgique de l'Istanbul nocturne, sur la rive européenne du Bosphore, enfumée par les torches et autres feux d'artifice allumés par les fans.