La révision de la Constitution a constitué une véritable bouée de sauvetage pour l'ex-chef de gouvernement. Le RND a tenu hier, le pré-congrès régional des délégués de la communauté nationale établie à l'étranger. Cette quatrième rencontre constitue la dernière étape avant le congrès prévu du 25 au 27 juin. Cette réunion permettra aux congressistes de connaître le contenu des résolutions, de les discuter, les enrichir et soumettre leurs recommandations avant la tenue du congrès national. Le bras droit de Ouyahia a précisé que cette rencontre est aussi une occasion pour enrichir le débat sur les amendements des projets de résolution relatifs à la révision du règlement intérieur du RND, ainsi que sur la résolution politique, celle économique et sociale et le plan d'action quinquennal du parti. Ahmed Ouyahia a insisté sur la concertation avec la base. Parmi les 180.000 militants du parti, 78.000 ont pu se réunir et s'exprimer, soit durant les 9 congrès régionaux, soit par le biais des questionnaire établis par la direction, lesquels contenaient près de 130 questions ayant trait notamment à la gestion du parti et aux questions d'ordre national. Hier, M.Bouchouareb a rappelé dans ce cadre, l'implication de tous les militants. «Cette opération est dictée par le souci du parti de concrétiser un processus démocratique qui permettra à la base militante de donner son avis et de s'exprimer en toute liberté», a-t-il indiqué. Les résultats de ce questionnaire ont servi de base à l'élaboration des cinq projets de résolution qui seront présentés au congrès national. Contrairement aux congrès du MSP, celui du RND se prépare dans le calme: «Les querelles politiques» entre les différentes tendances du RND sont laissées de côté. Ouyahia, confirment nos sources, est le seul candidat à sa succession non pas parce que le poste de secrétaire général n'inspire aucun cadre au parti. Bien au contraire. Après son départ de la chefferie du gouvernement, des tentatives de redressement furent préparées par les «détracteurs» de Ahmed Ouyahia. Ce dernier semblait fragilisé. Certains observateurs l'annonçaient partant. Mais ce dernier a su se remettre de «ces coups politiques». La révision de la Constitution a constitué une véritable bouée de sauvetage pour lui. En effet, après avoir trop tergiversé sur cette question, Ouyahia a prononcé la phrase clé: son soutien à un troisième mandat pour le président de la République. Quelques semaines après, il change de ton sur le rendement du gouvernement, en défendant devant ses cadres les efforts du staff de M.Abdelaziz Belkhadem. Deux semaines après, Ahmed Ouyahia renoue avec les sorties officielles. Il devient représentant personnel du président de la République à l'occasion de plusieurs événements internationaux. Ces revirements ont renforcé la position de Ouyahia à l'intérieur du parti, obligeant ses rivaux à renvoyer aux calendes grecques leurs ambitions. Ouyahia le dit lui-même: «Il ne faut pas s'attendre à une révolution durant le congrès.» Toujours concernant cet événement, il faut savoir que le RND a décidé de renforcer davantage la présence de la femme au sein du conseil national. Le futur conseil comprendra 60 femmes, soit 25% du nombre total de ses membres, alors qu'elles étaient 36 dans le conseil issu du 2e congrès et 12 dans le premier. Un club de réflexion sera en outre créé lors du prochain congrès, auquel participeront même ceux qui ne sont pas militants du parti, pour débattre des questions nationales et internationales.