Chaque titre y va de sa propre lecture. Chaque reporter y va de son commentaire. Ils s'accordent sur un point: la position de l'Algérie reste en clair-obscur. «Chaque chose en son temps.» Cette déclaration du Président Abdelaziz Bouteflika à l'issue de l'audience qu'il a accordée au Premier ministre français, François Fillon, a fait le tour des rédactions de la presse française. Chaque titre y va de sa propre lecture. Chaque reporter y va de son commentaire. Ils s'accordent sur un point: la position de l'Algérie reste en clair-obscur. «Bouteflika se fait prier». C'est ce qu'a titré, avec ironie, le quotidien Le Figaro, journal de la droite proche du président français, Nicolas Sarkozy. Continuant à commenter la position d'Alger sur l'UPM, le rédacteur explique: «Les hésitations d'Abdelaziz Bouteflika sont en partie, liées au Proche-Orient.» Egalement, dans le même article, le reporter souligne que le voyage de Nicolas Sarkozy en Israël est mal perçu par les politiques algériens. «Les Algériens suivent avec attention le voyage de Nicolas Sarkozy en Israël. Une visite mal perçue par la classe politique algérienne en raison du "sionisme" présumé du chef de l'Etat français et surtout de sa proximité avec le sommet parisien du 13 juillet». De son côté, le journal de gauche, Libération, a titré «Union pour la Méditerranée: Bouteflika garde le silence». L'envoyé spécial de ce quotidien écrit: «...signe de l'intérêt qu'ils portent au projet, les Algériens ne la désignent plus que par son sigle, UPM. Mais ils en préfèrent la version originale, lancée par Sarkozy pendant sa campagne électorale». Le rédacteur fait allusion à la déclaration du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem qui a déclaré avant-hier qu'«avec la participation des 27 pays européens, ce projet a changé. Il est complètement différent du projet initial». Et de s'interroger: «Aujourd'hui, nous ne savons pas si on doit encore discuter avec Paris ou bien avec Bruxelles?» Cherchant à expliquer cette position de l'Algérie, le rédacteur de l'article trouve comme argument le poste qu'occupera l'Algérie au sein de l'UPM. «La classe dirigeante algérienne se dit déçue par la révision à la baisse des objectifs initiaux de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et se préoccupe des risques de doublon avec les actuelles structures de coopération entre l'Europe et les pays du Sud. Elle s'interroge enfin sur la place de l'Algérie dans l'UPM.» De son côté, le journal Le Parisien a intitulé son article: «Bouteflika réservé sur l'Union pour la Méditerranée». Il écrit que «le président algérien(...) s'est montré décidé à maintenir le suspense sur la participation de son pays à l'Union pour la Méditerranée (UPM)». Le Parisien note que la France reste toutefois «optimiste sur la décision finale de M.Bouteflika». Les périodiques ne sont pas restés indifférents quant à la position de l'Algérie vis-à-vis de l'UPM. Le Nouvel Observateur titre: «Bouteflika reste flou». C'est dans le même esprit que le magazine Le Point intitule son article: «Bouteflika silencieux». Contrairement à la presse écrite, les chaînes françaises ont préféré faire l'impasse sur le sujet. Hormis les premiers flashs qui ont suivi la conférence de presse de M.Fillon à Alger, les télévisions ne sont pas revenues sur la question.