La famille de Lounès Matoub a appelé, hier, lors d'une conférence de presse tenue par Malika Matoub, soeur du défunt, à la médiathèque de Tizi Ouzou, à un rassemblement symbolique, aujourd'hui, 24 juin devant la cour de justice. A l'occasion du 10e anniversaire de son assassinat, la famille, qui semble vouloir mettre en arrière-plan la fondation Matoub veut interpeller les autorités concernées pour rouvrir l'enquête. Concernant cette affaire justement, Malika Matoub dira que des éléments nouveaux ont été apportés aux autorités judiciaires. Cependant, la famille Matoub qui a pris la célébration de ce 10e anniversaire en main, refuse que l'assassinat du chanteur serve d'alibi et de campagne aux partis politiques. L'oratrice dira, à cet effet, «l'assassinat est éminemment politique»; la question ne se pose pas, c'est un fait. Mais, la revendication de la famille du chanteur est purement judiciaire. Selon Malika Matoub, la famille demande la reconstitution des faits, une expertise balistique et l'audition des témoins. «Ce sont là des aspects techniques et non des aspects politiques», ajoutera-telle. L''animatrice révélera que tous les avocats du collectif du Printemps noir ont refusé de prendre l'affaire en charge. Sur un autre plan, la soeur du chanteur assassiné regrette que les gens ne s'intéressent qu'au côté politique de Lounès, oubliant son côté poétique et artistique. A cette occasion, une journée commémorative se tiendra, aujourd'hui, à la Maison de la culture. Lors de cette célébration, l'oeuvre du poète sera le thème des communications qui seront animées par Hacène Hirèche, Yalla Seddiki et Rachid Mokhtari. Voulant donner à cette date un cachet plus culturel, la fondation qui a été orientée vers ce genre d'activités, a annoncé l'institution d'un Prix Matoub Lounès de la poésie. La première édition de ce concours, qu'elle prévoit de rendre national, a réuni un grand nombre de poètes de la région. Un livre du gagnant de ces pléiades sera édité aux frais de la fondation Matoub Lounès.