La soeur du chanteur se refuse à toute supputation et ne demande que la vérité. La soeur du chanteur Lounès matoub a rappelé, hier, lors d'une conférence de presse à Tizi Ouzou, que depuis dix ans, elle n'a pas cessé de demander une enquête qui déterminera les circonstances et les commanditaires de l'attentat du 25 juin 1998, «un attentat qui n'a pas encore livré tous ses secrets», selon ses dires. Au sujet de l'audience d'aujourd'hui, Malika Matoub a souligné avoir reçu des garanties qu'elle aura lieu en public. Dans le cas contraire, la famille de la victime se retirerait: «C'est toute la Kabylie qui est concernée par ce procès». Huit terroristes sont officiellement les assassins présumés de Lounès Matoub. Deux seulement sont en état d'arrestation depuis huit ans. Les cinq autres ont été abattus par les forces de sécurité dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Malika Matoub s'est refusée à toute supputation au sujet de cette affaire. Elle déclare ne demander qu'une seule chose: la vérité. «Ce n'est pas à moi de dire par qui et comment mon frère a été tué. C'est le travail de la justice algérienne», a-t-elle affirmé. L'intervenante ne semble, toutefois, pas emballée par la tenue du procès alors qu'elle juge que le travail devant le précéder n'a pas été effectué: «Une enquête préliminaire, une instruction avec un dossier comportant des pièces à conviction et des preuves irréfutables, le respect des droits de la défense et de la partie civile et enfin la tenue des assises.» En dépit de ces réserves, Malika Matoub, en compagnie de sa mère se rendront, ce matin au tribunal de Tizi Ouzou. Elles ont reçu des convocations par voie de justice le 6 juin. Elle a indiqué que juste après la réception de la convocation, elle s'est présentée au secrétariat du procureur de la République où elle a déposé la liste de cinquante personnes sans le témoignage desquels le procès ne pourrait avoir aucune crédibilité à ses yeux. «J'en appelle à leur conscience pour venir et être présents demain, même sans avoir reçu de convocation, afin d'éclaircir les choses pour qu'enfin la Kabylie et la famille de Matoub puissent faire leur deuil». Malgré le risque d'une non-prise en charge de ses doléances, Malika Matoub refuse de boycotter ce procès. Elle dit refuser la politique de la chaise vide. Elle avertit toutefois: «Nous ne cautionnerons jamais une parodie de justice ou une condamnation d'inculpés alibis». Au sujet des deux terroristes qui seront aujourd'hui au tribunal de Tizi Ouzou, à savoir Abdelhamid Chenoui et Malek Medjnoun, Malika Matoub déclare que c'est à la justice de prouver s'ils sont, oui ou non, derrière cet attentat. «En 2000, lors de la reconstitution des faits à Tala Bounane, je les ai approchés et j'ai même parlé avec eux», enchaîne la soeur du Rebelle. Malika Matoub a précisé que dans cet assassinat, il y a au moins trois témoins oculaires, à savoir la veuve du chanteur et ses deux soeurs. Ces dernières doivent être présentes et écoutées lors de ce procès. Elle a affirmé qu'il existe de nombreux autres citoyens qui étaient sur les lieux de l'attentat au moment de l'assassinat. Elle a estimé qu'il est anormal qu'il y ait autant de zones d'ombre dans cette affaire dès lors que le crime s'est produit en plein jour et sur une route qui est très fréquentée par les automobilistes. Elle a informé les journalistes qu'il y avait même un citoyen de Béni Douala dont le véhicule a essuyé quinze balles au moment de l'attentat, mais qui, n'a pas été convoqué par la justice.