Pour n'avoir pas eu de réponse à leur demande répétée d'implantation d'une barrière de sécurité à hauteur du passage à niveau menant vers la commune, les habitants de la localité de Semaoun ont initié, hier, un rassemblement de protestation de deux heures, appuyé par une grève qui a paralysé toute l'activité communale. La colère des villageois de Semaoun trouve sa raison d'être dans le bilan macabre de ce passage à niveau non gardé. Ce dernier continue à faire des victimes. La dernière en date a été enregistrée le vendredi 20 juin. Hier la colère était à son comble. L'absence de prise en charge dudit passage et sa dotation d'une barrière est, aux yeux des citoyens de Semaoun, «un mépris», qui ne dit pas son nom. Etant le principal facteur de cette hécatombe, les protestataires jugent le «mutisme des pouvoirs publics» comme «un abandon de la sécurité des citoyens». La décision de protester a été prise à l'issue de la réunion des associations de la commune élargie aux citoyens. Les débats qui ont été articulés autour «d'une suite à donner à cette tragédie», entendre par là le dernier accident enregistré sur les lieux, a débouché sur la nécessité d'interpeller les pouvoirs publics sur la situation. La déclaration sanctionnant l'assemblée générale est, on ne peut plus claire, quant aux risques qu'encourent au quotidien les gens qui sont forcés de traverser ce passage. «La perte de dizaines de vies humaines au niveau du même passage à niveau n'a pas suffi aux autorités pour mettre en place une barrière» ont-ils écrit dans l'optique d'arrêter l'effusion de sang. À l'unanimité, les citoyens de Semaoun ont alors exigé des autorités concernées «la dotation du passage à niveau d'une barrière dans un délai ne dépassant par une semaine». Un délai expiré hier donnant lieu à une manifestation de mécontentement sur le passage à niveau en question «un passage à niveau surveillé» est une exigence que les citoyens de Semaoun ne sont pas près d'abandonner. Hier la même mise en garde est réitérée à l'égard des pouvoirs publics d'assumer «l'entière responsabilité quant aux conséquences qui en découleront» si la situation demeure en l'état.