Une première aluminerie, d'une capacité de 700.000 tonnes par an, doit être lancée dans la ville portuaire de Béni Saf (w. Aïn Temouchent) par le consortium algéro-émirati composé des entreprises publiques Sonatrach et Sonelgaz et des sociétés émiraties «Dubal» (aluminium) et «Mubadala» (société d'investissement du gouvernement d'Abou Dhabi). Les Emirats arabes unis (EAU) détiendront 70% du projet dont 30% reviendront au groupe algérien avec 75% à Sonatrach et 25% à Sonelgaz. Le protocole d'accord de partenariat a été paraphé en mars 2007 par Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et Khaldoon Khalifa Al-Mubarek, président de Mubadal Development Company et de Abdullah Kalban, président de Dubal. Ce projet devra créer 3000 emplois directs et 6000 au cours de sa réalisation. C'est le plus important IDE pour une production de près de 700 000 tonnes/an d'aluminium destiné essentiellement à l'exportation. La mise en service de ce complexe est prévue en 2012. Il sera implanté dans la future zone industrielle de la ville portuaire de Beni Saf (Aïn Temouchent). Il sera alimenté en énergie par le gazoduc algéro-espagnol Medgaz, qui transitera par la région à partir de 2009. L'usine coûtera plus de 7 milliards de dollars, au lieu des 5 prévus initialement, et devrait rapporter à l'Etat quelque 700 millions/dollars/an, selon Sonatrach. La révision à la hausse de l'investissement est due en partie à l'augmentation des prix des équipements sur le marché mondial. L'Algérie prévoit de produire à terme 2,2 millions/t/an d'aluminium destiné à l'exportation. Elle aidera à booster les exportations hors hydrocarbures qui traînent le pas avec moins de 2 milliards de dollars/an. L'Algérie veut aussi tirer profit de la hausse constante de la demande mondiale d'aluminium qui «augmente de 4% par an soit 1,3 million/t», a indiqué à la presse le président-directeur général de Sonatrach, Mohamed Meziane. L'autre préoccupation de l'Algérie est la volonté de diversifier ses exportations dominées par les hydrocarbures. Le projet algéro-émirati prévoit, également, la construction d'une centrale thermique indépendante, d'une unité de dessalement d'eau de mer. L'allègement des procédures d'investissement et l'accélération du traitement des dossiers figurent parmi les nouvelles mesures entreprises pour faciliter la tâche des investisseurs. Gros producteur de gaz, l'Algérie veut s'appuyer sur cet atout pour lancer cette industrie, dont l'énergie représente 30% du coût à la production. L'Algérie veut intégrer ce marché porteur, dominé par l'Egypte et les pays du Golfe, qui s' y sont lancés ces dernières années. Grâce à un coût modéré de l'énergie et de ressources financières importantes, ils occupent aujourd'hui une place prépondérante dans le marché mondial.