la bauxite et le gaz sont deux matières premières essentielles entrant dans la production de l'aluminium et dont dispose en abondance l'Algérie. Avec une telle donne, la réalisation prochaine de deux grandes alumineries, l'une à l'Ouest (Beni Saf) et l'autre à l'est de la capitale (cap Djinet), est tout indiquée dès lors que la demande mondiale en aluminium augmente chaque année de 4%, soit 1,3 million de tonnes. Selon des premières estimations, on s'attend à une production à terme de 2,2 millions de tonnes d'aluminium, à partir de ces deux usines, destinées essentiellement à l'exportation. Il y a lieu de rappeler que la future aluminerie de Beni Saf, d'une capacité de production de 700 000 tonnes par an, sera l'œuvre du consortium algéro-émirati composé des compagnies pbliques algériennes Sonatrach (hydrocarbures) et Sonelgaz (électricité et gaz) et des sociétés émiraties Dubal (aluminium) et Mubadala (société d'investissement du gouvernement d'Abou Dhabi). Les Emiratis en détiendront 70% du capital. Cette usine, dont la mise en service est prévue en 2012, sera implantée dans la future zone industrielle de Beni Saf, à 500 km à l'ouest d'Alger. Elle sera alimentée en gaz par le gazoduc algéro-espagnol Medgaz (8 milliards de m3/an) qui transitera par la région à partir de 2009. L'usine devrait coûter plus de 7 milliards de dollars au lieu des 5 milliards prévus initialement, et rapporter quelque 700 millions de dollars par an. Selon Sonatrach, la révision à la hausse de l'investissement est due en partie à l'augmentation des prix des équipements, tirés par la demande mondiale. «Le prix des équipements a triplé ces trois dernières années à cause de la demande mondiale. Il y a des projets d'alumineries un peu partout dans le monde», a déclaré à l'APS Brian F. Kenny, chef de projet chez Dubal. La seconde aluminerie, d'une capacité de 1,5 million de tonnes par an, a été annoncée en 2008 par le groupe privé algérien Cevital (industrie agroalimentaire, automobile, construction, grande distribution), en partenariat avec le nouveau géant mondial du secteur Rio Tinto Alcan. Cette usine, qui n'a pas encore reçu l'agrément officiel, doit être installée dans la future zone industrielle de cap Djinet, sur la côte méditerranéenne à 65 km à l'est d'Alger. Ace sujet, Issaad Rebrab, P-DG de Cevital, dira : «Nous avons déposé le dossier de réalisation d'une aluminerie à l'ANDI [Agence algérienne de développement de l'investissement, ndlr] et nous attendons l'accord des autorités pour lancer le projet.» Toujours selon le patron du premier conglomérat privé algérien, l'aluminerie de Cap Djinet, dont le site est desservi par un gazoduc en provenance du gisement géant de Hassi Rmel (Sud), devrait voir le jour au plus tard en 2015. Avec ces usines d'aluminium, l'Algérie pourrait diversifier ses exportations qui, faut-il le rappeler, sont dominées par les hydrocarbures, avec 80 milliards de dollars prévus en 2008, représentant plus de 97% des recettes extérieures du pays et plus de 68% des recettes fiscales de l'Etat. En revanche, les exportations hors hydrocarbures n'arrivent pas à dépasser la barre des 2 milliards de dollars par an. Alger veut rejoindre sur ce marché porteur l'Egypte et les pays arabes du Golfe, qui se sont lancés ces dernières années dans la production d'aluminium en profitant d'un coût modéré de l'énergie et de ressources financières importantes engrangées grâce à la flambée des prix du brut. Z. A.