Pour ce qui est des grandes stations de dessalement de l'eau de mer, des appels d'offres sont déjà lancés. La pénurie d'eau s'accentue dans l'Algérois. La seule réserve d'alimentation, celle du barrage de Kaddara, pratiquement à sec, ne peut être suffisante pour une région qui compte plus de 2 millions d'habitants. Voilà le constat dressé, aujourd'hui, par tous les experts. Existe-t-il encore une solution? Les pouvoirs publics y croient. Ne comptent-ils pas accroître l'approvisionnement par l'utilisation des eaux souterraines et de surfaces encore disponibles? Justement, le groupe d'ingénierie canadien SNC-Lavalin a été sélectionné après soumission pour la réalisation du transfert des eaux des barrages de Boukourden (Tipaza), Bouroumi et Gherib de Médéa vers l'EPEAL. La capacité de ces réserves est respectivement de 46,31 millions de m3, 19,42 million de m3 et 70 million de m3. «La réalisation de cette interconnexion permettra une meilleure alimentation d'Alger», nous déclare M.Yalaoui sous-directeur des études et de l'aménagement hydraulique. Un autre projet de réalisation de 30 forages d'un débit de 600 m3/s dans la région de Mazafran viendra renforcer l'alimentation en eau de la capitale. «La conduite de 40 à 50 km est en train d'être posée. Elle drainera les eaux de la nappe pour les acheminer vers la station d'El -Harrach», explique notre interlocuteur. Et d'ajouter, par ailleurs, que la résolution du problème de la pénurie d'eau à Alger dépend du respect de l'échéancier de réalisation de ces projets. Pour ce qui est de la solution «extrême» qui est l'importation de l'eau recommandée par le chef de l'Etat lors du dernier conseil des ministres, M.Yalaoui estime que l'opération n'est pas aussi simple qu'on le pense. «C'est le dernier remède», estime-t-il. Cette solution, selon l'expert, peut procurer 100.000 m3/j soit l'équivalent de la consommation d'une demi-journée de la population algéroise. «La France et l'Espagne seront nos fournisseurs si cette option est maintenue», explique-t-il. La mise en place des monoblocs de dessalement de l'eau de mer qui procurent une production journalière de 30.000 m3 réduira la pénurie, «du moins, ajoute notre interlocuteur, pour dépasser le cap de l'été en attendant les prochaines pluies». Pour ce qui est des grandes stations de dessalement de l'eau de mer d'une capacité de production de 100.000 m3/j, des appels d'offres sont déjà lancés pour la région d'Alger. L'ouverture des plis est prévue pour la mi-juin, selon notre interlocuteur.