Rabah alias Zakaria, originaire de Aïn El Hamra, avait avoué avoir rassemblé près de 1,5 milliard de dinars entre 2005 et 2007, pour le compte de l'ex-Gspc. Alerte générale. Avant-hier, un entrepreneur a été victime d'un kidnapping dans la localité de Dellys. C'est le quatrième en moins d'un mois. Une vingtaine de kidnappings enregistrés. Entrepreneurs, commerçants, riches, enfants et femmes de riches, constituent des cibles privilégiées. Au-delà de la réalité des chiffres, il y a lieu de relever l'ampleur prise par ce nouveau phénomène de société. L'objectif est évident: l'argent. Des centaines de milliards de centimes ont été soutirées aux familles des victimes par les ravisseurs. A titre d'exemple, lors d'une offensive contre une base de repli de l'ex-Gspc, opérée le mois de mai de l'année 2007, au lieudit la Forêt du lion, sise entre Timezrit et Aït Yahia Moussa, à quelque 35 km au sud-est de Boumerdès, l'un des principaux responsables de nombreux kidnappings a été arrêté en compagnie de son acolyte. Il s'agit d'un certain R.Rabah alias Zakaria, originaire de Aïn El Hamra. Ce dernier a avoué avoir rassemblé près de 1,5 milliard de dinars entre 2005 et 2007, pour le compte de l'ex-Gspc. Auparavant, les forces combinées de sécurité, qui ont pu détruire une cache au cours d'une opération de ratissage au lieudit Aït Sidi Amara, sise entre les Issers et Timezrit, ont découvert, en plus d'un arsenal de guerre, plus de 20 millions de dinars. Sûrement un butin provenant de rapts et de rackets. Ce qui accrédite la thèse des services de sécurité affirmant que le kidnapping est le fait des groupes terroristes et ceux du crime organisé. Dans leur façon de procéder, les victimes sont désignées par les cellules des réseaux de soutien logistique. Le rôle est souvent assumé par des mineurs qui ne prêtent pas mine. Ces «épieurs» sont chargés de collecter des renseignements sur les mouvements, les habitudes, jusqu'aux coordonnées des personnes ciblées, moyennant une somme d'argent. Selon des sources bien informées, les 13 mineurs arrêtés récemment à Thénia s'occupaient justement de cette autre tâche pour une somme de 2000 à 3000DA. Ces enlèvements, suivis de rançons, constituent le meilleur moyen de financer l'achat d'armes et d'explosifs. Le 18 mai dernier, une tentative d'enlèvement a eu lieu à Souk El Had. Les assaillants, au nombre de cinq et armés de kalachnikovs, ont fait irruption dans un douar, situé à proximité de la voie ferrée, avant de sommer un aviculteur de les suivre. Alertés par les riverains, les gendarmes ont contraint les ravisseurs à relâcher leur otage. Une autre tentative s'est produite 24 heures auparavant à la sortie est de Thénia. Un commerçant, fils d'un imam assassiné par les terroristes, a été intercepté dans un faux barrage par un groupe terroriste. Il réussit cependant à prendre la fuite. Mais son fourgon a néanmoins été incendié. Le propriétaire du complexe touristique familial de Benyounès a été kidnappé le 12 juin dernier. Répondant aux initiales H. H. et âgée de 58 ans, la victime a été interceptée par un groupe terroriste à la sortie de son complexe. Les ravisseurs appartiendraient au groupe de Ouled Ali, lesquels auraient exigé une rançon de 5 milliards de centimes contre sa libération, avant d'être libéré sain et sauf la semaine écoulée. Cependant, aucune nouvelle concernant l'entrepreneur kidnappé, il y a 28 jours, à Thénia. Les ravisseurs auraient exigé de la famille de la victime une rançon de 30 millions de dinars. Par ailleurs, il convient de rappeler que l'un des principaux financiers de l'ex-Gspc, Tadjer Mohamed alias Moha Jack, spécialisé dans la collecte de la djizia, les rackets et les rapts, a été éliminé le 18 juin dernier à Si Mustapha. Et quelques jours après, le commerçant, soupçonné d'avoir fourni des indications aux services de sécurité, a été assassiné dans son magasin de quincaillerie en plein centre-ville de Zemmouri. Et la liste risque de s'allonger, malheureusement.