Devant le cirque auquel nous assistions, il fallait s'attendre à ce que la FAF prenne cette décision. Comme nous l'avions écrit dans notre édition d'hier, le championnat de la division1 et celui de la division2 ne subiront pas de modifications et resteront, respectivement, à 16 et 18 clubs. Le Bureau fédéral qui s'est réuni ce dimanche a, donc, suivi la commission de réflexion, composée de techniciens qui avait planché sur le sujet et qui avait préconisé d'éviter tout changement de compétition pour le moment. D'ici deux ou trois ans, si les clubs sont restructurés et dotés d'un patrimoine, on pourrait songer à la création d'une division excellence composée d'une douzaine de clubs qui seront sélectionnés en fonction de critères très rigoureux. Ne pas changer de formule pour la saison qui vient, était en tout cas la meilleure des décisions à prendre, car tout autre initiative visant à augmenter le nombre de clubs en division1 aurait été assimilée à de l'aventurisme capable de nuire davantage à un football algérien déjà mal en point. Le maintien de la formule en cours n'arrange bien sûr pas les affaires de clubs comme le WA Tlemcen, l'OM Ruisseau et le MC Oran, appelés à évoluer en division2. Elle satisfait, par contre, un club comme l'USM El Harrach qui est passée en division1 par un trou de souris, la FAF ayant décidé de suivre la LNF dans l'affaire du joueur Samir Khelidi du RC Kouba. C'est bien ce dernier club qui en sort marri, lui qui avait pratiquement fait la course en tête durant la majeure partie de la saison et qui se retrouve à signer un nouveau bail avec la D2 à cause d'une histoire de falsification d'identité d'un de ses joueurs. Ce qui reste, maintenant, à faire pour le club koubéen c'est de saisir le tribunal arbitral des sports, mais il n'est pas dit qu'il aura gain de cause auprès de cette instance. Parallèlement à ces deux décisions, le Bureau fédéral s'est penché sur d'autres dossiers assez importants. C'est ainsi que cette intersaison a fait ressortir que certains clubs étaient aussi gloutons les uns que les autres en matière de recrutement des joueurs. Le plus dramatique est qu'en de rares exceptions, les joueurs refusent de signer des contrats de plus d'une année. Celui qui s'est le plus battu contre cette situation complètement absurde est le président de la JS Kabylie, Moh Cherif Hannachi. Il a, d'ailleurs, refusé des joueurs comme Seguer et Hamidi du MC Saïda à qui il avait proposé des contrats d'au moins deux ans sans aucun résultat. Les deux joueurs ont trouvé ailleurs «chaussure à leur pied», c'est-à-dire un contrat d'une année, respectivement, chez l'Entente de Sétif et l'USM Annaba, où ils ont paraphé moyennant l'obtention pour chacun d'un chèque à plusieurs zéros. Le mal étant fait, puisque le marché des transferts est ouvert depuis un certain temps, le Bureau fédéral vient d'imposer qu'à partir du 1er janvier 2009, tout joueur signataire dans un club ne pourra le faire que pour une durée minimale de deux ans. Comme le mercato d'hiver commence aux alentours de cette date, cette nouvelle disposition sera mise, pour la première fois, en application en cette occasion. Cela c'est sûr n'arrangera pas les joueurs, mais la FAF n'a fait que rechercher une stabilité dans les effectifs des clubs. Ceci en attendant, nous dit-on, une disposition qui va obliger joueurs et présidents de clubs à ne traiter que par le biais de chèques bancaires certifiés. La Fédération veut en finir avec le sachet noir en plastique dans lequel on balade des liasses de billets de banque sans que l'on connaisse leur origine et surtout leur destination. De ce fait, les joueurs pourront jouer pleinement leur rôle en matière de fiscalité, car il n'est pas normal de manipuler tant d'argent sans rendre de compte au service des impôts, comme le fait n'importe quel travailleur. Toujours dans le chapitre des effectifs des joueurs de clubs, la FAF a décidé de limiter à 5 le nombre de joueurs qu'un club peut recruter durant le mercato d'hiver. Fini, donc, l'histoire des clubs qui, sous prétexte d'avoir raté la phase aller du championnat, mettent au chômage presque tout leur effectif pour le remplacer par un autre durant le mois du mercato en question. Et pour boucler la boucle, le Bureau fédéral s'en est pris au problème des clubs qui changent d'entraîneurs avec une rapidité déconcertante. Désormais, chaque club ne pourra prétendre à plus deux licences d'entraîneurs par saison sportive. Les présidents de clubs vont, certainement, grincer des dents au sujet de cette nouvelle disposition, mais il fallait bien que le cirque prenne fin. Les catégories de jeunes ont, également, été à l'étude lors de la réunion de ce dimanche. Pour donner plus de poids aux compétitions des catégories, la FAF a créé à son niveau une commission nationale qui sera chargée de la gestion des championnats cadets et juniors dont s'en occupait jusqu'ici la Ligue inter-régions. Par ailleurs, une catégorie benjamine sera obligatoire pour les clubs de D1, D2 et de l'inter-régions. Cette décision a été prise dans le cadre de la massification de la pratique du football national, indique la FAF. Poussant plus loin sa quête de recherche de mise en valeur des jeunes footballeurs, la Fédération a décidé que dès la saison prochaine, l'accession et la rétrogradation dans les championnats de wilaya se feront sur la base d'un classement consolidé. C'est-à-dire que le classement d'une équipe se fera sur la base des résultats de la formation senior, mais aussi ceux des trois catégories de jeunes. Comme la Ligue régionale de Ouargla l'avait souhaité, il y aura dès la prochaine saison, un quatrième groupe dans le championnat inter-régions. La Ligue en question estime que cela ne ferait qu'aider les clubs de cette région du pays à prospérer et à se développer. Ensuite, le Bureau fédéral s'est penché sur le dossier des Ligues régionales dont le nombre sera porté à 10 cette saison avant de le porter à 12 la saison prochaine. Leur implantation n'est pas encore décidée. Le Bureau fédéral attend, pour cela, les conclusions de la commission des experts de la FAF qui planche sur le système des compétitions. Le Bureau fédéral de la FAF s'est, de nouveau, réuni hier pour arrêter les dates de reprise des championnats, les dispositions réglementaires pour la saison 2008-2009 et pour étudier un certain nombre d'amendements à porter aux règlements généraux du football algérien.