A cause d'eux, le championnat perd de jour en jour un peu plus de sa crédibilité. Le président de la Fédération algérienne de football compte aller en guerre contre les clubs qui ne jouent pas le jeu en fin de chaque saison sportive. On se rappelle, que la saison dernière, deux cas flagrants de ce genre avaient été signalés. Le premier est celui de l'USM Alger dont les dirigeants avaient jugé pas très important de faire jouer contre le CABBA, au stade de Bologhine, leur équipe-type lors du match ayant opposé ces deux équipes pour le compte de la 29e journée du Championnat. Les Rouge et Noir avaient donc aligné un Onze composé essentiellement de réservistes et de jeunes. Résultat des comptes, le CABBA avait réussi à s'imposer et à remporter une victoire extrêmement précieuse. Une semaine plus tard, le même CABBA avait reçu la JS Kabylie pour le compte de l'ultime journée du Championnat. Assurée de remporter le titre de champion d'Algérie, l'équipe des Canaris s'était alignée ce jour-là avec un effectif composé, lui aussi, de jeunes éléments et de réservistes. Le club bordjien s'en était tiré, là aussi, avec un succès inestimable. Voilà comment un club comme le CABBA donné pour relégué certain à la veille de l'avant-dernière journée du Championnat, avait réussi, lors des deux dernières étapes à obtenir les six points qui lui avaient permis de se sauver de la relégation. Il est absolument impossible, en l'absence de preuves, d'accuser l'USM Alger et la JS Kabylie d'avoir sciemment aidé le CABBA à se maintenir en division1. Le fait est que par leurs agissements, ils ont contribué à un tel scénario. Ce faisant, ils ont largement contrevenu aux règles de l'équité sportive. Une équité qui leur commandait de jouer le jeu à fond jusqu'au bout comme si elles étaient, encore, concernées par un objectif. En alignant leur 2e équipe, l'USM Alger et la JSK ont carrément saboté les autres équipes concernées par la lutte pour le maintien. Interviewé par notre correspondant à Bordj Bou Arréridj au sujet de cette polémique, le président du CABBA, Salah Bouda, avait répondu «ne pas manger de ce pain-là. Je ne me suis jamais donné à ce genre de pratique. Je n'ai vu ni Saïd Allik, ni Moh Chérif Hannachi pour leur demander d'aider mon club. Ce sont eux et eux seuls qui ont estimé qu'il valait mieux ne pas faire jouer des titulaires. Je n'allais tout de même pas leur demander de revoir leur position et de mettre leur meilleure équipe contre la nôtre.» Prenons acte de la déclaration du responsable du club bordjien mais convenons que ce qui s'est passé lors de ces deux matchs enlise un peu plus la crédibilité du Championnat algérien de football. Il fut un temps où la réglementation du football algérien imposait aux clubs de jouer avec leur équipe- type même en fin de championnat. Cette disposition a disparu et c'est elle que M.Haddadj veut rétablir. Et il voudrait le faire d'une manière plus large que dans certains pays. En France, par exemple, la réglementation du football indique que «pour les rencontres comptant pour les deux dernières journées de championnat, les clubs ne peuvent incorporer dans la liste des joueurs prévus sur la feuille d'arbitrage plus de quatre joueursn'ayant pas participé à l'un des quatre précédents matches de championnat.». M.Haddadj préconise, lui, que l'on porte cette obligation aux cinq derniers matchs de la saison. «Si un club ne respecte pas cette disposition, il sera sanctionné et le résultat du match ne sera pas homologué», a-t-il dit. Ce qui sous-entend que le match pourrait être rejoué avec deux équipes normales.Cette nouvelle règle est prête et elle sera applicable dès le début de la saison prochaine. Reste à savoir si la Ligue nationale sera assez puissante pour sévir envers les contrevenants, sachant que les règlements sont une chose et leur application en est une autre.