On ne peut parler d'amateurisme pour des équipes qui brassent des milliards de centimes. La saison 2005-2006 va connaître du changement en matière de recrutement de joueurs. La FAF va en effet, introduire, sous peu, dans les règlements généraux du football algérien, les dispositions de la nouvelle réglementation de la FIFA sur les statuts des joueurs. Celle-ci impose, désormais, à toutes les fédérations qui lui sont affilées, de faire la distinction entre le professionnel et l'amateur. Pour l'instance internationale, le joueur professionnel est celui qui bénéficie d'un contrat écrit avec le club et qui perçoit une indemnité supérieure au montant des frais effectifs qu'il encourt dans l'exercice de son activité footballistique. Tous les autres joueurs ne répondant pas à ce critère sont pour elle amateurs. La notion de contrat n'est pas nouvelle chez nous. Les clubs de la division 1 sont obligés d'en parapher avec tous les joueurs qu'ils emploient. Cette mesure ne toucherait pas la division 2. A partir de la saison prochaine, les clubs de celle-ci, comme ceux du championnat interrégions, devront le faire avec tout joueur qui perçoit un salaire. Si le club refuse de faire signer un tel document à son joueur, ce dernier sera considéré comme amateur. Auquel cas, à la fin de chaque saison, il sera libre de tout engagement et pourra opter pour le club de son choix. Le club quitté pourra, le cas échéant, faire jouer la règle de la formation et de la solidarité. Dans ce cas, si le joueur en question signe avant l'âge de 23 ans, un contrat de formation, le club quitté touchera une indemnité de formation. Le contrat professionnel n'a rien d'un document exceptionnel. Il s'agit d'une pièce notariée qui définira les droits et devoirs des deux parties contractuelles. Il y a que la FIFA impose un certain nombre de règles. Parmi celles-ci, bien sûr, le principe que les contrats doivent être respectés. Ensuite, que les contrats peuvent être résiliés, si la cause est juste, par l'une des parties sans aucune conséquence pour elle. Egalement que les contrats ne peuvent être résiliés en cours de saison. Le contrat d'un joueur professionnel est établi pour une durée minimale allant de la période d'entrée en vigueur jusqu'à la fin de la saison et pour une période maximale de cinq ans. Si le droit national le permet, le contrat peut être d'une durée supérieure à cinq ans. Le joueur n'ayant pas atteint ses 18 ans ne peut signer de contrat professionnel que si la durée de celui-ci n'excède pas 3 ans. S'il arrive à un club d'augmenter cette durée par un artifice de clauses, celles-ci ne seront pas reconnues. Les démarches pour «débaucher» un joueur professionnel sont autorisées. Toutefois, le club demandeur doit aviser par courrier le club propriétaire du joueur. Ce dernier est libre de signer dans un autre club s'il a entamé les six derniers mois de son contrat. Les prêts de joueurs professionnels sont autorisés, mais ils n'excéderont pas la période entre deux périodes d'enregistrement (par exemple du début de la saison au mercato ou du mercato à la fin de la saison). Enfin, un club ayant accepté un joueur sur la base d'un prêt n'est pas habilité à le transférer à un troisième club sans l'autorisation écrite du club prêteur du joueur concerné. Cette nouvelle donne dans le football algérien paraît disproportionnée par rapport aux règles qui régissent la discipline. Nos clubs feront signer des contrats à des joueurs professionnels alors qu'eux disposent de statut d'amateur. La nouvelle loi sur le sport introduit la notion du professionnalisme et du semi-professionnalime, mais à ce jour, aucun texte d'application de celle-ci n'a été promulgué. Cela n'est pas sans nous rappeler la loi 89-03 sur le sport dont les textes d'application avait été promulgués au compte-gouttes, jusqu'à ce qu'elle soit abrogée. Si le Parlement vote des lois pour qu'elles ne soient pas appliquées, mieux vaut ne pas lui donner du travail ainsi qu'à tous les juristes de tous les secteurs ministériels. Il n'est un secret pour personne que le football algérien vit dans une sorte d'anarchie qui voit le plus petit de ses clubs payer un salaire à ses joueurs. Il faut baliser le système et il n' y a que les textes de loi qui peuvent le faire. De 1989, année du désengagement des entreprises à nos jours, les clubs algériens vivent dans une espèce d'amateurisme marron que rien ne semble pouvoir contrôler. On a bien demandé un numéro d'identification fiscale aux clubs, mais cela était en contradiction avec la réalité. Du reste, comment peut-on demander à un club dont le statut juridique fait de lui un club amateur, donc non susceptible de réaliser des bénéfices, de payer des impôts? Des clubs ont subi un redressement fiscal et si aucun d'eux n'a cherché à saisir la justice pour dénoncer ce qui est assimilé à un abus, c'est qu'ils ont quelque chose à se reprocher. La balle est dans le camp des pouvoirs publics, notamment ceux qui gèrent la jeunesse et les sports. Cette espèce de magma où les clubs brassent des milliards avec un statut d'amateur doit disparaître. Ce n'est qu'a partir de là que les textes de la FIFA auront un sens dans notre football. Autant dire que la FAF a encore bien du travail devant elle.