Ce n'est pas demain qu'on aura une compétition qui se déroulera sans aucun report de match. Les mauvaises habitudes reprennent très vite dans le championnat algérien de football de la division1. Ce dernier est soumis aux quatre vents de l'instabilité par faute d'une Fédération et d'une Ligue nationale qui ne savent pas (ou n'osent pas) faire valoir leur autorité sur certains clubs. Il faut le dire: depuis quelques saisons, surtout après son premier succès en Coupe arabe, l'Entente de Sétif se croit tout permis et bénéficie pour cela des largesses des deux instances du football algérien. Le dernier des privilèges qu'elle a obtenu est cet accord qui lui a été donné de participer à un tournoi international amical en Arabie Saoudite. Dans cette perspective, la Ligue nationale a été obligée d'avancer à lundi le match JSMB-ESS qui devait se jouer ce jeudi pour le compte de la 2e journée du championnat de la division1. En prenant cette décision, la Ligue nationale n'a pas jugé utile de consulter les dirigeants du club béjaoui. C'est ainsi et pas autrement: l'Entente doit jouer son tournoi et on doit tout faire pour lui faciliter la tâche. Jusqu'ici la Ligue nationale justifiait ces remaniements dans le calendrier à travers la sempiternelle raison qu'il faut aider les clubs engagés dans des compétitions internationales, à bien nous représenter. A partir du moment où il s'agissait d'épreuves officielles, il n'y avait rien à dire, encore qu'il fallait s'arranger à ne pas trop léser les autres clubs. Du reste, la réglementation, en son article 48, stipule que «afin de respecter le calendrier des compétitions nationales, les clubs engagés pour les compétitions internationales sont tenus de participer aux rencontres aux dates fixées par leur Ligue qui peut avancer ou décaler de trois (03) jours leur match de championnat national par rapport à leur match international». Cette disposition a été rarement appliquée par la Ligue nationale par la faute des clubs concernés par les compétitions internationales qui s'arrangent pour proposer une feuille de route complètement farfelue. Cette fois-ci l'Entente de Sétif était invitée non pas à une confrontation officielle mais à un tournoi, tout ce qu'il y a d'amical. Ce genre de tournoi non prévu par les règlements généraux et pour lequel les clubs invités ne devraient bénéficier d'aucun privilège pour y prendre part. Malgré tout, l'Entente a obtenu le feu vert de la FAF puis celui de la LNF. Dans des histoires de ce genre, on raconte toujours qu'il faut protéger les clubs qui disputent des compétitions internationales. Mais s'est-on demandé un jour qui doit protéger le championnat national de football? Ce dernier, déjà grandement affecté par la médiocrité de ses joueurs et des affaires de corruption, perd encore plus de sa crédibilité par la faute de ces clubs qui ne cessent de demander certains privilèges. Des clubs qui se moquent de la Fédération et de la Ligue nationale puisqu'on apprend que l'Entente de Sétif ne jouera pas, en définitive, le tournoi d'Arabie Saoudite pour n'avoir pas reçu dans les délais les invitations. En somme, le match JSMB-ESS aura été avancé au lundi pour rien. Ou si, il l'a été juste pour satisfaire un caprice de gamin des dirigeants de l'ESS. Ces mêmes dirigeants qui avaient juré qu'ils feraient jouer leur équipe la saison dernière contre la JSK à la date choisie par la LNF juste après un match de Coupe arabe en Egypte et qui, par la suite, avaient fait le tour de tous les médecins du Caire pour se faire délivrer des certificats «bidons» dans l'espoir de reporter ce match contre la JSK. On se rappelle que sous la pression de certains écrits (rares) de la presse, la Ligue nationale n'avait pas cédé et l'ESS avait perdu par forfait contre la JSK. C'est comme cela qu'il faut réagir à ce genre de situation si l'on veut conserver un peu de crédibilité au championnat national. Malheureusement, c'est loin d'être toujours le cas et d'autres clubs, comme l'ESS savent profiter de la faiblesse de la FAF et de la LNF pour bouleverser tout le championnat national.