Un suivi psychologique et social préalable est nécessaire avant la libération du détenu. Une contribution effective à la réduction du taux de récidive des détenus libérés a été demandée aux services extérieurs de l'administration pénitentiaire chargés de la réinsertion sociale des détenus. S'exprimant mercredi, lors de l'inauguration du siège du service de réinsertion des détenus à Blida, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, a affirmé qu'une part de responsabilité dans la réduction du taux de récidive et le succès de la politique de réinsertion des détenus, revient à ces services. Une aide et une prise en charge de l'orientation des détenus libérés doit accompagner leur libération. Le ministre a appelé les assistantes sociales et les psychologues à se baser sur les enquêtes familiales et sociales dans le suivi psychologique et social du détenu. La collecte des informations le concernant doit se faire trois mois avant la date de sa mise en liberté. La société civile est, par ailleurs, sollicitée, comme les Scouts musulmans algériens (SMA), le Croissant-Rouge algérien (CRA) et les associations désirant les aider dans cette mission «éducative» pour éviter le phénomène de récidive qui affecte, hélas, nombre de détenus libérés. Soulignant que l'Algérie est le seul pays arabe ayant créé ce type de services qui existent dans peu de pays développés, hormis la France et le Canada, le ministre a estimé qu'ils sont un moyen de garantir la prise en charge des détenus libérés, en leur assurant écoute, orientation et accompagnement. La prise en charge des détenus libérés est relative aux domaines de l'emploi, de la formation et de l'enseignement. Ces programmes leur permettront une réinsertion dans la vie socioéconomique visant à les rendre des éléments actifs dans la société et empêcher, un tant soit peu, une récidive souvent «involontaire.» Un décret exécutif, promulgué en février 2007, définit les tâches et le fonctionnement de ces services extérieurs qui vont être créés au niveau de toutes les cours de justice. Ils seront chargés du suivi des personnes bénéficiant des différents systèmes de réinsertion. Les personnes, soumises à la liberté conditionnelle, la semi-liberté et la suspension de peine, sont les plus vulnérables à l'épiphénomène de récidive. Ces services veilleront également sur la mise en oeuvre de la réinsertion sociale des détenus concernés sous la supervision du ministère de la Justice. Des fonctionnaires des établissements de rééducation, des psychologues et assistantes sociales, des éducateurs et des spécialistes dans les domaines relatifs aux jeunes, activeront pour la réussite de cet important programme. Le centre inauguré par le ministre est le premier réalisé dans un projet de 14 infrastructures similaires dont 7 sont en cours de réalisation. Composé de 16 bureaux, d'une salle de réunion, il dispose notamment d'une salle d'orientation et d'accueil, a précisé le directeur général de l'administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune. Ce dernier a assuré que son administration oeuvrera en vue de créer des représentations régionales. Cette option a, d'ailleurs, été évoquée par le ministre qui a mis l'accent sur la nécessité de créer des antennes régionales du Comité interministériel de coordination des activités de rééducation pour une réelle réinsertion sociale du détenu. Ce Conseil, rappelle-t-on, représente 22 secteurs oeuvrant en concertation avec les walis, pour la présentation d'un bilan annuel de wilaya.