Alors qu'on évoque une visite du président français en Algérie, les deux chefs d'Etat profitent du Sommet du G8 pour parler de l'UPM. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'est rendu hier au Japon pour prendre part, demain, au Segment «Afrique» du Sommet du Groupe des huit (G8) qui se déroulera à Hokkaido. Abdelaziz Bouteflika, membre initiateur du Nepad, répond à une invitation du Premier ministre du Japon, M.Yasuo Fukuda, président du G8 pour l'année en cours. Le développement de l'Afrique constitue l'un des thèmes majeurs du prochain Sommet du G8. Les autres priorités tournent autour de l'environnement et des changements climatiques ainsi que de la situation de l'économie mondiale. La crise alimentaire sera une des autres questions importantes qui seront abordées. Les dirigeants africains, particulièrement les promoteurs du Nepad, dont le président Bouteflika, sont régulièrement invités à un dialogue avec leurs homologues du G8 sur l'état de la coopération avec l'Afrique. Ce dialogue avait commencé en 2000 à l'occasion du Sommet du G8 organisé par le Japon à Okinawa. A Hokkaido, le chef de l'Etat aura un tête-à-tête avec son homologue français, Nicolas Sarkozy. Officiellement, aucune indication n'apparaît sur le contenu, mais il n'en demeure pas moins que le sujet central sera le projet de l'Union pour la Méditerranée. Paris ne désespère pas de voir la présence algérienne à ce Sommet à un niveau présidentiel. Alger maintient le suspense. Paris tente toujours de vendre son projet de l'UPM. A Hokkaido, Paris jouera sa dernière carte. Pour cette dernière rencontre avant le Sommet du 13 juillet, le président français, Nicolas Sarkozy, après de vaines tentatives, essaiera de convaincre le chef de l'Etat de cautionner son projet. «Chaque chose en son temps» avait affirmé le Président Bouteflika à l'issue de l'entretien qu'il a accordé au Premier ministre français, François Fillon, à Alger. Malgré ce fait, la France se veut optimiste et confiante quant à la participation de l'Algérie à ce Sommet. Une visite éclair de Nicolas Sarkozy en Algérie a été même évoquée. «Le président (Sarkozy, Ndlr), n'exclut pas de se rendre une nouvelle fois à Alger pour arracher un oui à Bouteflika», écrit, la semaine dernière, Le Parisien. Pris par le temps, Nicolas Sarkozy sollicite un tête-à-tête avec Bouteflika en marge du Sommet du G8. La rencontre de la dernière chance. Paris jouera son va-tout demain pour persuader Alger d'adhérer à son projet. Alger attend toujours «les clarifications et explications» demandées sur le sujet, notamment en ce qui concerne la participation d'Israël. D'autant que l'UPM est soupçonnée de servir de paravent à une reconnaissance rampante, par les pays arabes, de l'Etat hébreu. Alger ne veut pas tomber dans le piège. D'ailleurs, les officiels algériens ont précisé, maintes fois, que l'Algérie ne tournera pas le dos à l'UPM. Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, également porte-parole du gouvernement, a déclaré, lors d'une de ses rencontres avec la presse, que «l'Algérie ne va pas tourner le dos au projet de Nicolas Sarkozy». A Hokkaido, Nicolas Sarkozy usera de tout l'art de persuasion pour convaincre le Président Bouteflika. De l'issue du tête-à-tête dépend la représentation de l'Algérie au Sommet de Paris.