Le tourisme en Algérie fait la une d'Arabies, le magazine du monde arabe et de la francophonie. Dans sa dernière livraison, ce magazine publie une interview de Chérif Rahmani, ministre algérien de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. Ce dernier a révélé à ce mensuel que l'Algérie vise à «intégrer le circuit touristique international» avec un «objectif annuel de 2,5 millions de touristes». Le ministre algérien a alors rappelé le schéma directeur de l'aménagement touristique à l'horizon 2025, et fait part de onze problèmes qui handicapent le développement du tourisme au plan national. Notamment l'absence de qualité dans l'accueil et les services, l'insuffisance des infrastructures et les problèmes bureaucratiques. Dans cette édition spécialement dédiée au tourisme en Algérie, le ministre algérien a invoqué la nécessité de faire appel à des produits spécifiques afin de singulariser la destination «Algérie» des autres destinations mondiales, dont le sud du pays (qui) constitue une valeur d'appel et «un élément d'ancrage de cette singularité qui donne au pays une certaine authenticité», évoquant les «vestiges romains des plus importants, après ceux de l'Italie». Dans cette interview, Rahmani a privilégié un «tourisme différent» à même de compenser l'arrivée tardive de l'Algérie sur ce marché spécifique. Selon lui, cinq axes majeurs vont constituer les piliers de la stratégie algérienne dont la promotion de la destination Algérie. «Vous savez que cette dernière (l'Algérie) a été affectée par le terrorisme et la violence, pendant plus d'une décennie et demie. Aujourd'hui, ces événements tragiques sont derrière nous, mais les effets demeurent. Il y a un décalage entre la réalité et l'opinion, qui exagère les impacts», a-t-il expliqué, soulignant l'importance de «corriger cette image auprès des marchés proches et traditionnels qu'il nous faudra reconquérir, sans oublier les marchés lointains que l'on voudrait intéresser comme ceux du nord de l'Europe, ou des pays émergents comme la Chine, la Russie, la Corée, le Japon». Rahmani a encore déclaré que le deuxième élément d'importance est la mise en place d'équipements visibles comme les villages touristiques d'excellence, lesquels sont à programmer sur le littoral et le Grand Sud, dès la fin de l'année. Rebondissant sur l'axe de la qualité, le représentant du gouvernement algérien a fait part de près de 200 hôtels et restaurants, aéroports et ports pour lesquels un plan qualité est établi via un contrat avec divers partenaires. Le ministre a, par ailleurs, montré le souci de l'Algérie d'intégrer le circuit touristique international, tout en assurant que la priorité d'atteler l'action à celle des tour-opérateurs internationaux et donner aux organismes algériens les moyens de se positionner sur le marché. Rahmani cite un gros effort de formation à destination des professionnels du tourisme, via notamment l'Ecole supérieure du tourisme, qui sera implantée sur onze hectares dans la wilaya de Tipaza. Abordant justement la professionnalisation du secteur et le plan qualité, il a rappelé la réalisation actuelle de quinze marinas sur le littoral ainsi que le développement de ports de pêche. «L'année 2010 devrait permettre à l'Algérie d'avoir une plus grande visibilité dans le secteur, notamment lorsque les premiers villages touristiques sortiront de terre et que nos agences de voyages commenceront à se professionnaliser», a prévu M.Rahmani.