Dans le cadre du Schéma directeur de l'aménagement touristique SDAT 2025, "onze problèmes qui handicapent le développement du secteur au plan national ont été identifiés, dont l'absence de qualité dans l'accueil et les services, l'insuffisance des infrastructures, et les problèmes bureaucratiques", a précisé M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du Territoire, de l'Environnement et du Tourisme dans une interview accordée au mensuel Arabies qui a consacré dans son édition juillet-août un dossier spécial sur le tourisme en l'Algérie. Pour le ministre, "il est clair que pour permettre au pays de se positionner sur le marché mondial du tourisme, nous devons nous singulariser vis-à-vis des autres pays en prévoyant des produits d'appels spécifiques et attractifs".M. Rahmani a, dans ce contexte, fait valoir les potentialités algériennes, dont "le sud du pays qui constitue une valeur d'appel et un élément d'ancrage de cette singularité qui donnent au pays une certaine authenticité"."Nous avons également l'intention de promouvoir notre patrimoine architectural, historique, et culturel", a-t-il ajouté, en évoquant les vestiges romains des plus importants, après ceux de l'Italie.Toutefois, M. Rahmani n'a pas omis de rappeler la décennie noire qu'a traversée le pays et qui a affecté sérieusement le secteur du tourisme.Aujourd'hui, "nous devons corriger cette image auprès des marchés proches et traditionnels qu'il nous faudra reconquérir, sans oublier les marchés lointains que l'on voudrait intéresser comme ceux du Nord de l'Europe, ou des pays émergents comme la Chine, la Russie, la Corée et le Japon", a-t-il souligné. Pour atteindre ces objectifs, "nous allons marquer notre présence et notre notoriété à travers la création de La Maison Algérie" et "nous développerons également une veille importante pour le suivi des marchés", a ajouté M. Rahmani, indiquant que le "deuxième élément d'importance est la mise en place d'équipements visibles comme les villages touristiques d'excellence que nous allons programmer sur le littoral et le Grand Sud, dès la fin de l'année"."Le troisième élément essentiel consiste en la mise en place d'une stratégie d'amélioration de la qualité", a poursuivi le ministre, précisant que "le programme a identifié près de 200 hôtels et restaurants, aéroports et ports pour lesquels nous allons établir un plan qualité via un contrat avec divers partenaires". "Les deux derniers éléments concerneront la mobilisation des financements et le développement d'une dynamique de partenariats entre les secteurs privé et public", a-t-il ajouté, soulignant que "le tourisme est une chaîne articulée sur tous les acteurs de la vie économique : transports, énergie, ressources en eau, culture, sécurité, autorités locales". Dans ce même contexte, le ministre a indiqué, que "l'Algérie vise à intégrer le circuit touristique international avec un objectif annuel de 2,5 millions de touristes".Pour une meilleure qualité de prestation de service, le premier responsable du secteur a annoncé la formation de 400 000 personnes dans les prochaines années, avec notamment la construction de trois établissements dont l'école supérieure du tourisme."Le ministère de l'Enseignement et de la Formation professionnels s'impliquera également dans cette démarche en mettant à notre disposition sept écoles qui nous permettront d'assurer la formation continue pour les employés du secteur", a ajouté M. Rahmani."L'année 2010 devrait permettre à l'Algérie d'avoir une plus grande visibilité dans le secteur, notamment lorsque les premiers villages touristiques sortiront de terre et que nos agences de voyages commenceront à se professionnaliser", a indiqué M. Rahmani, estimant que "les ingrédients sont disponibles pour permettre au pays de prendre sa place légitime dans l'environnement touristique mondial" a-t-il conclu.