Certains «Frontistes» estiment que le rapport établi entre le congrès et les échéances politiques est une erreur. La crise au sein du FLN risque de connaître un rebondissement. La fin de mission de M.Belkhadem à la chefferie du gouvernement a ouvert les appétits aux mécontents. Ces derniers montent au créneau pour demander le départ de l'actuelle direction. Plusieurs mouvements de protestation se préparent à travers le pays. Un grand mouvement est prévu ces jours-ci devant le siège national du parti à Hydra. Quelque 2000 militants venant des différentes régions sont attendus à ce rassemblement. Ordre du jour: appeler au départ de la direction actuelle du parti. Les protestataires jugent que la direction n'a pas réussi à défendre le projet politique du FLN et les acquis des militants. Les membres de la cellule centrale de suivi du vieux parti pour les régions Ouest et Sud- Ouest se sont réunis jeudi dernier pour débattre de la situation qui prévaut au sein de l'ex-parti unique. Cette réunion a été précédée par celles des cellules du Centre et de l'Est. Face à ce chahut, la direction centrale du parti reste imperturbable. Contacté par nos soins sur ce sujet, Saïd Bouhadja, porte-parole du FLN, garde son sang-froid. «Il s'agit d'une minorité composée des mêmes personnes qui tentent de faire du bruit», a-t-il affirmé. A ses yeux, ce mouvement n'est pas important, ne réunissant, selon lui, que peu de monde affirmant «ce n'est qu'une réunion de 300 ou 400 militants». M.Bouhadja réitère qu'il n'y a pas de cellule de crise. «C'est la presse qui en a fait toute une histoire», ajoute-t-il. Les courriers officiels des mouhafadhas, transmis à la direction centrale, ne font en aucun cas part de sanctions ou de mouvement de protestation, insiste notre interlocuteur. Pour le porte-parole du FLN, les procédures d'installation des mouhafadhas se déroulent en toute sérénité. «Nous n'avons exclu aucune personne, l'élection des représentants se fait en toute démocratie», a assuré M.Bouhadja. La méthodologie de travail, explique-t-il, exige que la représentativité politique obéit à l'équilibre régional. Jusqu'à présent, il reste six mouhafadhas qui ne sont pas encore installées. Les mêmes propos ont été rapportés par M.Assas, sénateur d'Oum El- Bouaghi et membre du comité central du FLN. «Il n'y a pas de grands mouvements de protestation signalés à travers le pays». Ces actions sont organisées par quelques militants de base tels que MM.Mekhalif, Arbouch et Zidouk et la plupart sont des sympathisants. Au niveau d'Oum El-Bouaghi, le sénateur assure qu'il n'y a aucune réunion ou rassemblement dans ce sens. M.Assas pense que le vrai problème reste plutôt le conseil national qui doit se réunir obligatoirement chaque année et qui n'a pas eu lieu depuis plus d'une année. «Nous n'avons jamais eu ce genre de problème auparavant», a précisé notre interlocuteur. La tenue du conseil national s'impose en urgence pour régler les problèmes du parti. «Le départ de Belkhadem du gouvernement va lui permettre de se consacrer au parti et mettre de l'ordre», a-t-il précisé. M.Assas considère que la jonction du conseil avec le congrès extraordinaire est une erreur. Un autre membre du conseil national partage cet avis. Cet ancien militant pense qu'on est en train de perdre du temps. Au lieu d'aller directement au conseil pour régler sa situation, le parti relie tout à l'annonce de la candidature officielle du Président à l'élection présidentielle. «Pourquoi ce réunir sur une chose sur laquelle nous sommes tous d'accord?», s'est interrogé notre interlocuteur en affirmant que le plus important est de penser à une refonte du parti pour déterminer son orientation et son programme.