Il faisait chanter certains hauts responsables locaux. Le président de l'Association «mains propres» M.M.Belabed se trouve ces derniers jours dans de sales draps. Lui qui était parti pour jouer au gardien du temple, au sauveur de la morale, est confronté à plusieurs chefs d'accusation qui pourraient l'envoyer à l'ombre pour de nombreuses années. Appréhendé pour un banal mandat d'arrêt délivré contre lui dans le cadre d'une affaire de non-versement de la pension alimentaire, il s'est retrouvé confronté à une accusation d'escroquerie après la plainte déposée contre lui par un citoyen auquel il aurait vendu une parcelle de terre qui ne lui appartient pas. Une perquisition de son domicile a permis de mettre à jour des documents compromettants et du matériel, propriété de l'Etat. Les agents de police ont découvert des documents administratifs ultra confidentiels avec lesquels il faisait chanter certains hauts responsables locaux, une imprimante, propriété de l'APC de Bir El Djir, et un micro-ordinateur, patrimoine d'une entreprise publique. L'enquête a permis de conclure que le maire de Bir El Djir avait remis une imprimante à M.Belabed qui le faisait chanter. Il fera d'ailleurs cette déposition devant les services de sécurité. Pour le micro-ordinateur, le mis en cause dira qu'il lui a été remis par un candidat indépendant aux prochaines législatives; ce dernier reste introuvable à ce jour. Les services de la police soupçonnent le président de l'Association «mains propres» d'être le rédacteur de plusieurs tracts anonymes qui avaient circulé ces derniers jours à Oran, et signés par une anonyme «coordination des citoyens oranais». Cette organisation fantôme avait voulu instrumentaliser la mort accidentelle d'un jeune homme tué par un policier pour allumer des foyers de tension dans la capitale de l'Ouest. L'enquête actuellement menée permettra de comprendre comment un individu sans activité connue mène un train de vie très confortable prend des repas dans des restaurants de luxe et se permet de faire chaque jour des virées dans les cabarets de la corniche. Des sources affirment qu'une autre affaire d'escroquerie pourrait encore l'éclabousser. Il s'agit de la vente d'un appartement que lui aurait attribué en 1997 l'ancien wali Bachir Frik, à la cité Usto et qu'il aurait vendu sans remplir les procédures d'usage.