Quand la presse avait commencé à parler de l'existence d'une véritable faune qui avait fait d'Oran son royaume, des voix s'étaient élevées pour mettre cela sur le compte d'une campagne de dénigrement de l'Etat et de ses institutions. On avait parlé de luttes de clans, on avait évoqué une campagne de dénigrement élaborée dans des officines pour régler des comptes qui échappent au regard du commun des citoyens qui assistaient abasourdis à une campagne de déballage public qui n'avait pas épargné beaucoup de monde à Oran. Ainsi, des noms de notables de la ville revenaient sans cesse dans les colonnes de la presse locale. Ces derniers, après l'effet de surprise, mobilisèrent tous leurs relais pour passer à la contre-attaque. C'est alors que des journalistes, des directeurs de journaux se virent menacés faisant l'objet d'intimidations. Certains sont traînés devant la justice par ces sinistres sires qui gigotèrent, très fort pour se refaire, une virginité, une contenance. Le dossier d'accusation de l'ancien wali est tellement volumineux qu'il avait nécessité deux camions pour le transporter vers la Cour suprême. Les charges qui pèsent sur lui pourraient faire moisir n'importe qui en prison et pour de longues années. Certains de ses complices, ses hommes de main, sont depuis plusieurs jours à Alger pour faire étouffer le scandale et trouver une parade. La plupart feignaient d'appeler sur téléphone portable pour ne pas être repérés par les agents des services de sécurité. C'est le branle-bas de combat dans les clubs fermés d'Oran ou frayent des individus, qui ne croyaient pas qu'un jour, ils allaient être descendus de leur piédestal. 4.500 noms cités dans le volumineux dossier d'accusation, 4.500 occasions d'envoyer au trou des hommes de main qui se sont sucrés en profitant d'une situation difficile que traversait l'Etat, une situation faite de douleur et de tristesse. Combien de DEC avaient subi le chantage effronté de cette mafia, qui n'hésitait pas à les salir quand ils ne se montraient pas dociles. Combien de responsables d'administration ont été traînés dans la boue pour avoir refusé de satisfaire l'appétit de ces ogres. Ils avaient profité quand le terrorisme faisait rage. Au lieu de mobiliser leur force et leur génie pour sauver l'Etat et ses institutions, ils ont tout fait pour le salir, le trahir. Aujourd'hui, la volonté de frapper la mafia dans ses symboles paraît évidente. Aujourd'hui, la volonté de faire tomber ceux qui se sont servis au lieu de servir semble devenir une réalité. Alors ne laissons pas les parties occultes, qui ne manqueront pas de se manifester pour protéger leurs ouailles, casser cette dynamique nouvelle. La justice a bougé, faisons-lui confiance et que tombent tous les suppôts du mal et que cessent l'impunité et la gabegie.