Ce projet, comme l'a expliqué Boukerzaza jeudi devant les sénateurs, est différent de celui présenté dans une précédente mouture, en ce qu'il tient compte de l'évolution de secteurs, de l'avis des experts et de l'intérêt du consommateur. Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, a été très prolixe, jeudi dernier, à l'occasion d'une plénière du conseil de la nation consacrée aux questions orales. Le ministre, porte-parole du gouvernement, n'a pas manquée d'évoquer l'ensemble des questions inhérentes à son secteur posées par les sénateurs et les journalistes. Que ce soit l'avant-projet sur les sondages, le texte de loi en rapport avec la publicité ou encore l'organisation de la presse publique, le ministre a fourni les détails nécessaires sur l'ensemble des questions. Parlant en premier lieu de l'avant-projet de loi organisant la publicité, le membre du gouvernement Ouyahia expliquera d'entrée que ce texte de loi est d'actualité et sera soumis sous peu au Parlement. “Le projet de loi régissant le secteur de la publicité est en cours de finalisation au niveau du ministère et sera présenté prochainement au Parlement.” “Dans les prochaines semaines”, a précisé le ministre aux journalistes qui ont insisté sur la question. Le ministre précisera dans ce cadre qu'il s'agira, à travers les dispositifs du texte de loi, “d'actualiser la loi sur la publicité élaborée entre 1998-1998 et restée en suspens au niveau du parlement”. “Compte tenu de l'évolution du secteur de la publicité, nous avons estimé nécessaire de proposer un nouveau texte, autre que celui qui se trouve actuellement au Parlement pour mieux l'organiser tout en veillant à tenir compte du contenu du premier texte et des interrogations des membres du Parlement”, explique-t-il encore à ce propos. Il tiendra à préciser dans ce cadre que l'élaboration du texte de son département n'a pas manqué de bénéficier “de l'apport de tous les acteurs concernés ainsi que l'avis d'un groupe d'experts en la matière”. Evoquant le contenu du texte de loi, il notera qu'il ambitionne de “consacrer la liberté des activités publicitaires tout en veillant à garantir une transparence et la protection du consommateur, à définir des règles répondant aux normes internationales en vigueur ainsi qu'à écarter tout monopole du secteur par qui que se soit et à le soustraire à toute hégémonie, politique soit-elle”. Les recettes enregistrées par le secteur de la publicité ont été abordées en long et large par le conférencier : “En 2007, elles ont dépassé 13 milliards de DA pour la presse écrite publique et privée. Les recettes de la publicité télévisuelle sont de 3,221 milliards de DA pour la Télévision nationale et de 600 millions de centimes pour la Radio nationale.” Pour prouver que le monopole de la pub n'existe pas de fait, il explique qu'“il y a un taux important de la publicité qui ne passe pas par l'Anep”. “49% seulement des annonces publicitaires sont pris en charge par l'Anep contre 51% par les particuliers entre 2006 et 2007, alors que les panneaux publicitaires sont partagés entre l'Anep et les privés. Cela témoigne d'une dynamique de développement et d'investissement enregistrée par le marché publicitaire en Algérie qui a connu de grands progrès depuis la consécration de l'information plurielle au début des années 1990”, note à ce sujet le membre du gouvernement. Quoi qu'il en soit, Boukerzaza promet de bien réglementer les choses dans ce domaine à travers des mécanismes adéquats. C'est également la même promesse qu'il fera s'agissant du domaine des sondages. “Un avant-projet de loi sur les sondages est en cours d'élaboration et peut-être qu'il sera rendu public en même temps que le texte de loi sur la publicité”, expliquera le ministre aux journalistes au sortir de la plénière. “Le texte de loi sur les sondages aura pour vocation de soustraire à cette activité les gens qui font des sondages non fondés sur des paramètres scientifiques bien définis et qui émettent des sondages et donc des opinions erronées sur les comportements et les attitudes des Algériens. Des gens disent des mensonges sur le comportement des Algériens en extrapolant des données qu'ils testent sur une poignée de personnes”, explique Boukerzaza, tout en notant que c'est inadmissible. Sur l'organisation du secteur public, le ministre de la Communication indiquera l'impératif que les journaux publics soient dotés d'un cahier des charges pour donner des résultats probants dans leur vente : “Moi, je ne m'intéresse pas aux personnes, l'essentiel est qu'un journal public ait de l'audience et tire tant d'exemplaires en une période de temps bien défini”. NADIA MELLAL