La publicité sera soumise à une réglementation. Le département de M. Boukerzaza, ministre de la Communication, est déterminé à mettre de l'ordre dans ce domaine. Une loi organisant la publicité élaborée sera présentée au Parlement. C'est du moins ce qu'a annoncé, ce jeudi au Sénat, M. Abderrachid Boukerzaza. A une question d'un membre du Conseil de la nation sur les mécanismes de régulation du marché publicitaire en Algérie, le ministre a précisé que "le projet de loi régissant le secteur de la publicité est en cours de finalisation au niveau de son département ministériel et sera présenté au Parlement dans les prochaines semaines", et d'ajouter que "ce texte vient actualiser la loi sur la publicité élaborée entre 1998-1999, resté en suspens au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN)". "Compte tenu de l'évolution du secteur de la publicité, nous avons estimé nécessaire de proposer un nouveau texte pour mieux l'organiser tout en veillant à tenir compte du contenu du premier texte et des interrogations des membres du Parlement", a-t-il dit. A noter que le projet de loi tend à consacrer la liberté des activités publicitaires tout en veillant à garantir une transparence et la protection du consommateur, à définir des règles répondant aux normes internationales en vigueur et à écarter tout monopole du secteur. Sur un autre chapitre, portant sur les recettes enregistrées par le secteur de la publicité en 2007, le ministre a affirmé qu'"elles ont dépassé 13 milliards de DA pour la presse écrite publique et privée. Alors que les recettes de la publicité télévisuelle sont de 3,221 milliards de DA pour la Télévision nationale et de 600 millions de dinars pour la Radio nationale". Toutefois, M. Boukerzaza a nié l'existence de tout monopole du secteur, indiquant qu'"un taux important de la publicité ne passe pas par l'Anep. 49% seulement des annonces publicitaires sont pris en charge par l'Anep contre 51% par les particuliers entre 2006 et 2007 alors que les panneaux publicitaires sont partagés entre l'Anep et les privés". Chose qui démontre, selon le ministre, une dynamique de développement et d'investissement enregistrée par le marché publicitaire en Algérie qui a connu de grands progrès depuis la consécration de l'information plurielle au début des années 90.Un texte de loi régissant les opérations de sondage d'opinion, en cours de finalisation Intervenant en marge de la séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales posées aux représentants du gouvernement, M. Boukerzaza a indiqué que "son département se penche actuellement sur la finalisation d'un projet de loi régissant les opérations de sondage d'opinion, soulignant la possibilité de le présenter au Parlement lors des prochaines semaines, parallèlement au projet de loi sur la publicité". L'importance d'un tel texte de loi, qui vise à régir les sondages d'opinion, s'impose eu égard à "l'impact dangereux" de ce genre d'opérations qui englobent différentes questions intéressant l'opinion publique, notamment les questions sécuritaires et politiques "dont les résultats influent sur la société par les échos qu'elles peuvent avoir dépassant parfois les frontières nationales." L'importance de régir ce domaine, a-t-il fait observer, est accentuée par le fait que "la culture de la communication dans la société algérienne repose très souvent sur les informations publiées quotidiennement par la presse, y compris les résultats de certains sondages qui ne répondent pas à des critères scientifiques" en la matière, a indiqué M. Boukerzaza. Par ailleurs, le ministre de la Communication a révélé une nouvelle stratégie régissant l'activité des médias publics et reposant sur les contrats de "performance". Cette stratégie définit avec précision les objectifs tracés par le secteur et servent de base pour l'évaluation de l'activité des personnes en charge des médias.