Hier en fin de matinée, une forte averse a coïncidé avec la venue du Président. Le bain de foule s'est déroulé sous une forte pluie accompagnée des acclamations de bienvenue et des jeunes qui scandaient: «Donnez-nous le visa!». C'est la seconde visite du Président dans sa région d'origine depuis sa campagne pour le référendum sur la Concorde civile. Avant d'arriver au chef-lieu de wilaya, un minibain de foule lui a été organisé à Ouled Mimoun, première commune de la wilaya en venant de Sidi Bel Abbes. Là, des agriculteurs ont pu l'approcher et lui faire part de leurs préoccupations. Le ministre de l'Agriculture, Saïd Berkat, faisant partie de la délégation ministérielle dut entendre lui aussi les mêmes doléances que le Président. A Tlemcen, capitale des Zianides (dynastie islamique qui a gouverné entre les XIIIe et le XVIe siècle). Le Président a commencé sa visite par l'inspection du projet de restauration du mausolée du patron de la ville, Sidi Boumediene. A rappeler que ce lieu de pèlerinage a été la cible de deux attentats terroristes fin 94 et en 95. Bouteflika a tenu à préciser: «Nos frères marocains» ont participé à la restauration de ce site. Le Président a même pris le temps de prier. Par ces temps troubles, toutes les prières du monde, toutes confessions confondues, sont les bienvenues. Autre projet de restauration visité par le chef de l'Etat, l'ensemble historique d'El Mechouar qui comprend des espaces artistiques et culturels et dont la date de construction remonte à 1317. On y voit la fameuse muraille qui a tant protégé Tlemcen contre les agressions et les convoitises. La citadelle demeure-t-elle inexpugnable? Pas exactement! Ce n'est d'ailleurs pas le même contexte. De sources locales, on apprend que le raz de marée FLN est plus que probable. «Mais cela n'est pas dû à des considérations politiques mais plutôt tribales», ajoute-t-on ici. D'autres stations sont inscrites dans cette visite qui devra se poursuivre aujourd'hui, jour du lancement du projet de la faculté de médecine sur le site de l'ex-caserne Miloud (1000 places pédagogiques), inauguration de trois amphithéâtres de 900 places à l'institut de technologie de Chetouane, mais surtout la pose de la première pierre du projet du transfert d'AEP à partir du barrage de Beni Bahdel. Le secteur de l'eau est inscrit parmi les priorités du plan d'appui à la relance économique et les sorties du Président ainsi que de son Chef de gouvernement, Ali Benflis, ont maintes fois confirmé. Avant de quitter Sidi Bel Abbes, hier matin, et après avoir inspecté un projet hydraulique dans la commune de Sidi Lahcène, Bouteflika a déclaré que «désormais, il faut penser au traitement des eaux usées», avant de déclarer: «L'eau potable devient une denrée rare et il faut qu'aucune goutte de cette eau aille à l'agriculture ou à l'industrie». «C'est un problème national», lancera-t-il. Aujourd'hui, Bouteflika devra visiter les communes de Nedroma, Ghazaouet avec virée au port de pêche, ainsi qu'une tournée du côté du mausolée de Sidi Yahia. Le Président quittera aujourd'hui Tlemcen pour Alger.