Le transfert de plus de six cents familles qui a débuté hier doit, en principe, connaître son épilogue aujourd'hui. «Envoyez tout de suite le bulldozer et la pelle, nous allons commencer tout de suite la démolition des premières habitations évacuées» ne cesse de répéter, au téléphone le responsable qui chapeaute l'opération de relogement de 600 familles des Planteurs. 11 heures passées, l'évacuation connaît un taux d'avancement appréciable, annonce le même responsable ravi...«Nous sommes à plus de 50% d'évacuation» précise-t-il. L'opération a eu lieu sous une chaleur suffocante, un soleil de plomb et un impressionnant dispositif de sécurités. Le transfert de plus de six cent familles qui a débuté hier doit, en principe, connaître son épilogue aujourd'hui. Les autorités locales, directeurs exécutifs et autres chefs de service, ont été mobilisés pour les besoins de l'opération d'évacuation des familles et la démolition, sur place des habitations. Pour ce faire, plus d'une quarantaine d'engins (camions et bulldozers) ont été réquisitionnés. Une feuille de route est délivrée, sur place, aux bénéficiaires. C'est le noeud gordien. Le formulaire en question n'est pas aisément délivré. Pour cause, plusieurs personnes, notamment, les parents, tentent de manigancer et de combiner. Ils veulent d'abord recaser leurs progénitures tout en espérant d'être relogés, ultérieurement, à leur tour. L'administration, présente sur les lieux, oppose un niet catégorique. «Toute la famille sera évacuée ensemble, sinon pas de feuille de route» annonce, fermement le chargé de l'opération. Sur un autre plan, plusieurs familles contestent ce qu'ils qualifient de logements de la honte et du mépris. «Nous attendions ces logements depuis des années et nous voila entassés comme du bétail dans des appartements exiguës» réclament plusieurs bénéficiaires. Les F3 attribués continuent de susciter la colère des bénéficiaires. Coups de gueules et insultes ont été au menu. Plusieurs familles contestent dans le fond et dans la forme leur relogement sous un seul toit. «Je refuse que je sois logé au même titre que mon père, mes frères mariés et mes soeurs dans un pitoyable F3» a déploré un récipiendaire. «Nous devons bénéficier de plusieurs logements» exigent-ils. Impassible, le chargé de la mission recommande aux mécontents de faire recours auprès de la commission de wilaya. Le recensement effectué en 2003 a bien laissé plusieurs familles interloquées. En dépit des changements connus, le seul document de référence est pris en considération, et les recommandations de recensement tant controversées. Sur un autre registre, on apprend que les trente neuf familles résidant au Petit sentant (Planteurs) doivent être transférées vers Hai El Yasmine (Bir El Djir). Leur situation urge. Il faut en finir, une bonne fois, avec le dossier. Le relogement en question constitue l'une des priorités des pouvoirs publics. Au Petit Sentant, on ne badine pas avec l'honneur. Le climat est électrique. La tension monte. Cinq familles occupent, depuis 1962 le site appelé par les Espagnols La Porte du Sentant, ouverte en 1754 et donnant accès au Port de Mers El Kebir. Le site en question est classé monument historique le 6 août 1953 par le gouverneur général d'alors. L'APC d'Oran, du temps des Délégations exécutives communales (DEC), et aux fins de régulariser les occupants du site, a procédé, en 1996, à la signature d'un contrat avec les familles concernées sous forme de location à raison de 400 Da/mois et encore avec effet rétroactif.