Les théories du fondateur de la sociologie seront étudiées lors de cette université d'été. Le complexe touristique d'El Djorf Edahhabi, de Melbou, Béjaïa abrite depuis hier l'université d'été de la Laddh. Organisée en partenariat avec le Cisp, bureau d'Alger, cette manifestation portera sur des thématiques liées au «vivre ensemble, à travers des expériences étrangères», notamment celles du Maroc et du Rwanda. Après une première expérience qui avait rassemblé 80 à 100 personnes couronnant un cycle de formation en juillet 2006, au centre culturel de Tigzirt, le complexe El Djorf Edahhabi de la commune de Melbou accueille, depuis hier et pour la deuxième fois, cette université d'été qui s'inscrit dans le cadre du projet «Citoyenneté et reconstruction du dialogue», est soutenue par la Commission européenne. Ce rendez-vous a regroupé plus de 80 participants issus des wilayas de Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa et Oran. Des militants et universitaires spécialisés dans les questions du droit, l'histoire et la sociologie séminaire se pencheront trois jours durant et à travers plusieurs conférences sur des sujets liés à la thématique du jour. L'université d'été 2008 se propose comme une opportunité de porter la réflexion sur la question du «vivre ensemble». A une époque où des mouvements sociaux se multiplient de par le monde et sur le territoire national, les organisateurs estiment qu'«il est important de prendre le temps de réfléchir sur ce qui unit les citoyens afin de participer à la revalorisation du lien social en Algérie et à la consolidation d'un sentiment de "vivre ensemble" pacifiquement». Pour étayer cette interrogation, les organisateurs se réfèreront à une analyse sociologique et historique du lien social en Algérie et en Afrique du Nord, et étudieront plus particulièrement les théories de Ibn Khaldoun. Les «difficultés de vivre ensemble» se déclinent différemment d'une société à l'autre. A ce titre, «nous prendrons le temps d'analyser les histoires récentes de deux nations, la nation rwandaise, la nation marocaine proche de nous par leurs positions géographiques et leurs cultures», indiquait hier le président de la section de la Laddh à Béjaïa, M.Saïd Salhi. Le Cisp, Comité international pour le développement des peuples, est une ONG italienne créée en 1982 et présente en Algérie depuis 1994. Il gère le projet «Citoyenneté et reconstruction du dialogue» sur les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Béjaïa, financé par la Commission européenne avec 3 partenaires associatifs locaux, dont la Maison des droits de l'homme et du citoyen de Tizi Ouzou, qui travaille sous la couverture légale de la Laddh. Elle s'associe présentement avec la Laddh, Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, une ONG algérienne agréée en 1989, pour l'organisation de cette université d'été.