Le Gspc tente de desserrer l'étau kabyle. Un groupe terroriste, vraisemblablement affilié au Gspc, a assassiné, dans un faux barrage, trois citoyens au lieu dit Timiridjène, dans la commune de Ziama Mansouriah à Jijel. Le groupe composé d'une vingtaine d'éléments armés de kalachnikovs, a dressé un faux barrage vers 22 heures, dimanche, sur la RN 43 reliant la ville de Jijel à Béjaïa. Ce faux barrage, dressé juste après un virage dangereux est pratiquement invisible à 30 mètres. C'est ainsi que le groupe armé a pu intercepter plusieurs voitures. La plupart des automobilistes ont été systématiquement rackettés. Les trois hommes, qui ont été assassinés, ont été achevés à l'arme automatique au bord de la route. Notre source ne précise pas s'il s'agit de policiers et de militaires en civil ou non. Selon les riverains, c'est la première fois qu'un tel acte terroriste est signalé dans la région. Ziama Mansouriah, ville côtière et touristique a été quasiment sécurisée depuis la fin de l'année 1999. Cet assassinat est certainement l'oeuvre d'un groupe du Gspc, dont le racket et le crime tendent à desserrer l'étau sur le gros des troupes encerclées dans la périphérie de Mizrana, de Draâ Ben Khedda et de Maâtkas, dans la Grande Kabylie. L'AIS, bras armé du FIS, a négocié avec l'armée une trêve inconditionnelle et a proclamé «l'arrêt des hostilités» en octobre 1997. En début de l'année 2000, cette organisation commandée par Madani Mezrag s'était autodissoute. C'était l'AIS qui était hégémonique dans la région jijelienne, mais depuis son autodissolution c'est pratiquement le GSPC, qui a fait des alliances avec les «résidus» des GIA à l'Est, qui domine la région kabyle et se déploie sur Jijel, Skikda, et s'étend jusqu'à Batna, Tébessa et Souk Ahras. Cet assassinat, sur une route nationale, va relancer, à la veille de l'été, le débat sur la sécurité des biens et des personnes.