Walid Mouallem a réitéré hier la détermination de la Syrie à installer une ambassade dans la capitale libanaise. La Syrie est déterminée à établir des relations diplomatiques et délimiter ses frontières avec le Liban, a affirmé hier le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, en visite à Beyrouth. «Nous sommes déterminés à ouvrir une ambassade au Liban», a affirmé M.Mouallem lors d'une conférence de presse à l'issue de sa rencontre avec le président libanais, Michel Sleimane, qu'il a invité à Damas. «La visite du président Sleimane aura lieu au plus vite et la date adéquate sera trouvée par le biais des contacts entre Syriens et Libanais», a-t-il indiqué. La prochaine ouverture croisée d'ambassades de Syrie et du Liban à Beyrouth et Damas avait été annoncée à Paris le 12 juillet après des entretiens du président français Nicolas Sarkozy avec ses homologues syrien Bachar al-Assad et libanais Michel Sleimane. «Les relations aujourd'hui sont basées sur (le principe de) l'égalité. Il y a (au Liban) un président de consensus entretenant de solides relations avec le président Assad, relations que l'on peut exploiter pour régler beaucoup des problèmes de la dernière période», a estimé M.Mouallem. «Si le Liban est unifié, personne ne peut lui imposer quoi que ce soit. Telle est la source de mon optimisme concernant les futures relations «syro-libanaises», a ajouté M.Mouallem. Le ministre a également indiqué que son pays ne voyait pas d'inconvénient à délimiter la frontière avec le Liban. «Rien n'empêche la démarcation des frontières, mais il faut tenir compte de la symbiose des villages et voir si la démarcation profite ou nuit aux habitants», a-t-il déclaré. Il a rappelé que «beaucoup de Libanais travaillaient dans des villages syriens ´´frontaliers´´». «Malgré cela, s'il faut délimiter les frontières, nous sommes prêts à le faire», a-t-il ajouté. Mouallem a réaffirmé que son pays «continuait à affirmer que les fermes de Chebaâ sont libanaises», en référence à un contentieux territorial sur ce secteur situé aux confins du Liban, de la Syrie et d'Israël. «Il n'y a aucun problème entre le Liban et la Syrie sur Chebaâ, le problème c'est l'occupation israélienne, il faut y mettre un terme comme dans le Golan syrien occupé en 1967 et annexé par Israël», a-t-il poursuivi. «Le déploiement de forces de l'ONU (à Chebaâ) ne signifie pas que l'armée israélienne s'en est retirée», a estimé M.Mouallem en soulignant que «Chebaâ n'est pas seulement la terre, mais l'eau également.» Beyrouth, soutenu par Damas, revendique sa souveraineté sur ce territoire de 25 km² tandis qu'Israël estime que ce secteur fait partie du Golan syrien annexé. Le ministre syrien a encore estimé «normal» et a affirmé «comprendre» que des proches de Libanais disparus en Syrie aient manifesté pendant sa présence au Liban. M.Mouallem a indiqué que le comité chargé d'établir le sort de ces personnes - 650 selon les associations libanaises de droits de l'Homme - avait avancé dans ses travaux. Il n'a pas fixé de date pour la fin de ces travaux et a ajouté: «Les parents ont patienté pendant plus de 30 ans, ils peuvent encore attendre quelques semaines».