Du 16 au 21 août, le Centre culturel international de Hammamet vivra au rythme des rencontres et des échanges cinématographiques aux couleurs de la Méditerranée. «Un cadre enchanteur, des réalisateurs, des films, la formule semble avoir fait ses preuves mais il ne s'agit pas pour nous de faire un bel événement. Outre les films que nous tenons à défendre auprès d'un public curieux de ce qui se fait dans la région, nous avons souhaité réunir des réalisateurs et d'autres professionnels du Bassin méditerranéen pour aborder la question de la diffusion des films», soulignent les organisateurs. Aussi, la problématique de la salle, à l'heure de la diffusion satellitaire et du piratage sera au coeur du débat dans trois différents ateliers. En offrant au spectateur des films à voir, le réalisateur pourra mesurer la réception de son oeuvre qui fera réagir le public, frémir avec, face à ses bouleversements et s'émouvoir et se révolter devant ses actions. Les organisateurs ont choisi, d'emblée, de mélanger public et professionnels, auteurs, exploitants de salle, distributeur et producteur autour de cette question de la circulation et de l'échange des films, que ce soit autour d'un café, d'un repas ou encore dans les allées du Centre culturel et participer tous ensemble à l'atelier ouvert à tous. «Et quel lieu autre que la villa Sébastien pouvait offrir à la fois cette convivialité et cette intimité, un théâtre en plein air, un jardin luxuriant en bord de mer, une architecture toute en rondeur, en ombre et en lumière? (...) afin d'enrichir la réflexion autour d'un réseau de professionnels du cinéma pour une meilleure circulation des productions cinématographiques du Bassin méditerranéen dans les régions concernées». Dix films seront présentés durant cette session. Des réalisateurs issus des pays participants (Algérie, Tunisie, Palestine, Maroc, Egypte, Liban, Espagne, France, Grèce, Italie et Turquie) proposeront chacun un film. Ainsi, on retiendra pour notre pays, l'excellent film du jeune réalisateur-prometteur Tariq Teguia. Il prépare activement un second film tourné un peu partout cette année en Algérie-Rouma wa la N'touma, qui signe un nouveau tournant décisif dans la cinématographie algérienne. Un long métrage puissant sur l'Algérie d'aujourd'hui. Un film lucide, lumineux, coloré, profond malgré ses longues plages de silence et ses nombreux travellings. Chaque réalisateur de long «invitera» à son tour un réalisateur de court, lors de ces rencontres. Aussi, pendant trois jours, se réuniront réalisateurs, exploitants distributeur, institutionnels et public dans un autre atelier, pour discuter sur les modalités de la mise en place d'un réseau de salles. Autre question importante qui se posera lors de ces rencontres: faudra-t-il cantonner les films du Sud, mais aussi les films d'auteurs aux seuls festivals? Pourtant, des salles et des exploitants indépendants existent. Ces salles ont prouvé leur vitalité en Europe mais aussi dans les pays du Sud. La salle sait accueillir et fidéliser son public, le surprendre, le provoquer parfois. L'exemple du ciné-club de l'Association algérienne Chrysalide est patent. Voilà un ciné-club qui a pris l'habitude durant l'année de proposer des films de qualité de thèmes et sujets divers, dans des conditions relativement fiables, pour en discuter après lors d'un débat tout aussi enrichissant. Aussi, ces rencontres auront pour but d'être également ce relais pour les films produits de part et d'autre de la Méditerranée et faciliter leur circulation dans des conditions optimales. Une charte ou convention sera également élaborée dans ce sens lors du second atelier ouvert au public, pour plus de partage et mise en application de la société civile, qui constitue elle, le nerf de la guerre des salles de cinéma, à savoir le public, client potentiel qui fait entrer l'argent... Dans un pays qui se respecte, mais nous, nous en sommes encore loin..