La Commission d'organisation et de surveillance des opérations boursières vient de prendre la décision d'autoriser de nouveaux intermédiaires à prendre part aux opérations boursières. «Cela devrait permettre de booster le marché de la Bourse», a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale M.Noureddine Smaïl, président de la Cosob. L'invité de la Chaîne III n'a pas cependant caché sa déception quant à l'inexistence d'impact de l'opération de privatisation des entreprises algériennes qui n'a pas profité à la Bourse d'Alger. «Les opérations de privatisation et de cession aux étrangers ont surtout servi à booster ces groupes ou ces entités sur les places financières internationales.» Créée en 1997, la Bourse d'Alger, malgré tous les moyens mis à sa disposition, semble vivre en marge du dispositif du processus de développement économique initié par le président de la République. «Les conditions n'étaient pas favorables à l'époque», a fait remarquer l'invité de la Chaîne III. Les déclarations du président de la Commission d'organisation de la surveillance des opérations boursières, ont cependant ceci de méritoire: elles sont en phase avec le discours et l'implacable constat fait par le Président Abdelaziz Bouteflika au sujet des investissements en Algérie. Elles sont aussi d'une évidente actualité tout en constituant une des préoccupations majeures du chef de l'Etat. Les privatisations sont considérées comme le fer de lance de la mise en oeuvre de la stratégie industrielle. Les investissements doivent donc profiter prioritairement à l'économie algérienne. «Nous avons choisi des chemins qui ne nous ont pas menés au Paradis, nous devons alors revoir notre stratégie et notre vision, notamment dans le domaine de l'investissement», a déclaré, samedi, le président de la République devant les présidents des APC. La politique de privatisation menée jusqu'à aujourd'hui par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, serait-elle désavouée par Abdelaziz Bouteflika? «Je ne suis pas contre les investissements. Ils doivent être fructueux, d'abord pour le pays, avant qu'ils ne soient bénéfiques pour l'investisseur», a tenu à souligner le chef de l'Etat. Dans les rangs du Parti des travailleurs, on doit jubiler. Sa porte-parole, Louisa Hanoune avait qualifié le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements de «bras meurtrier de l'économie nationale.» Ces propos, aussi durs soient-ils, reflètent l'immense désarroi dans lequel patauge la stratégie de privatisation qui n'arrive pas à donner les fruits tant escomptés. A l'image de ces investissements qui tardent à venir, la Bourse d'Alger fait grise mine. Deux actions seulement cotées en Bourse après la sortie d'Eriad de Sétif et quatre titres obligataires. Une bien maigre moisson, M.Nourredine Smaïl table sur l'entrée de nouveaux intermédiaires en Bourse pour lui redonner des couleurs. D'autres mesures annoncées par le président de la Cosob telles que la mise en place d'un site fonctionnel, moderne et accessible, la professionnalisation des banques, la mise à niveau des acteurs économiques, et le choix des modèles boursiers ou la mise en pratique de conditions de défiscalisation peuvent aider à sortir la Bourse de sa léthargie. Le patron de la Cosob a espéré qu'à l'avenir «les ventes et les cessions concédées aux investisseurs fassent l'objet d'offres publiques et qu'elles puissent ainsi profiter au grand public». Alors, Alger place financière et boursière un jour? Tous les ingrédients sont, de toute façon, réunis pour mener à bon port cette délicate entreprise.