Vendredi, le site romain de Cuicul a accueilli le compositeur, poète et chanteur libanais, Marouane El Khouri, dans le strict respect des règles d'organisation du Festival de Djemila. Le spectacle n'a commencé que vers 23 h (soit une heure de retard sur l'horaire prévu).Malgré le nombre réduit, inexpliqué, de spectateurs, l'artiste a, durant plus d'une heure et demie de tours de chants mis le paquet et le feu à la scène. Interprétant quelques unes de ses plus belles chansons, selon les fans et les spécialistes, Albi nkawa,hilwi oua ma challah,yibaath Allah,dalaouna(qu'il a écrites et que Nawal Zoghbi a chantées),ya rab(qu'il a interprétée en duo avec Carol Samaha)…. L'artiste, venu du pays du Cèdre, a subjugué le public sétifien qui a participé de tout son cœur au spectacle, ainsi que des inédits, tel Khlaina, de son dernier album Ana oua lail. Les présents reprenaient en chœur les refrains, accompagnaient le chanteur et dansaient avec fougue et insouciance. Les chansons d'amour du poète libanais et ses mélodies ont égayé Djemila durant la 3e soirée de cette quatrième édition du Festival de Djemila. Apparemment, le public du festival est plus porté sur la danse et la chanson orientale que sur celles algériennes. Il faut reconnaître que le chanteur a fait preuve d'une maîtrise de la scène et d'un professionnalisme à la hauteur de sa réputation. C'est grâce à cela que la soirée a été, en partie, sauvée malgré les déficiences et les imperfections de l'organisation : « Du fait que nos politiques n'ont pas pu redorer l'image du pays qui refait et de fort belle manière surface, c'est à travers ce genre de festival haut de gamme qu'on peut montrer l'autre face de l'Algérie qui vit, bouge et travaille .On doit en plus mettre à profit la venue des stars arabes pour montrer à certains esprits que la paix et la quiétude se sont à nouveau installées ici et là. Une meilleure médiatisation de la manifestation, qui s'inscrit comme un événement culturel de premier plan, se répercutera positivement sur, non seulement les recettes des spectacles, mais insufflera une autre dimension à la manifestation qui n'a rien à envier aux festivals arabes », souligne Mme Nesrine, une Sétifienne, enseignante dans un lycée de la région parisienne. Cette dernière profite du retour au bled pour, se ressourcer et se défouler, à Djemila où la fête bat son plein. Djemila, la belle ! Il faut signaler que les couacs sont à profusion et si cela fonctionne, tant bien que mal, il faut le dire, ce n'est pas fait exprès. A la fin du tour de chant de Marouane Khouri, vers minuit trente, un point de presse est organisé sur le parvis du temple des Sévères, alors que la sonorisation surpuissante déversait les airs de Mohamed Mahboub qui s'est donné beaucoup de mal pour mettre de l'ambiance devant un public déjà parti, et que l'on ne pouvait même pas s'entendre réfléchir. La dernière partie de la soirée sera assurée, bien tardivement, par Zakia Mohamed. En dépit des imperfections d'une organisation décriée par les uns et les autres, l'artiste libanais s'est dit subjugué par le site et l'ambiance créée par un public aussi connaisseur : « Ma virée à Djemila, un site unique en son genre, restera, et pour longtemps, gravée dans ma mémoire d'artiste et de citoyen arabe qui découvre un public connaisseur et à la page à la fois, sachant qu'il connaît parfaitement mon répertoire. » « Sans risque de me tromper, je peux dire que Djemila est une étape référence pour tout grand artiste arabe », dira Marouan qui a sans nul doute enflammé, hier, le Casif. Cela dit, la soirée d'aujourd'hui sera à100% maghrébine. Les Marocains, Foued Zabadi et Nouzha Chaabaoui, auront l'insigne honneur d'ouvrir la soirée qui sera ponctuée par Sofiane Kebaïli, Samir Staïfi, Anissa Chebouba et cheb Anouar. Il est à espérer que la soirée commencera à des heures raisonnables pour permettre aux familles qui assistent au spectacle de pouvoir rejoindre leurs foyers et aux petits enfants de dormir dans leurs lits. Kamel Beniaiche, Nabil Lalmi