Ce secteur joue un rôle capital. Des centaines de milliers de jeunes voient leurs études s'interrompre dès le premier palier scolaire, alors que parallèlement l'Algérie souffre cruellement de main-d'oeuvre qualifiée. Que ce soit dans le bâtiment, l'industrie, l'artisanat ou dans le domaine des technologies nouvelles, le champ d'intervention de la formation professionnelle est très vaste. Certes, un certain niveau d'accès aux formations est exigé, mais cela n'entame en rien l'importance de la demande. Au cours d'un entretien, M.Karim Younès ministre de la Formation professionnelle, nous a assurés que son secteur «répond actuellement à environ 90% de la demande exprimée»; à distinguer de la demande potentielle d'où précisément quelque 45.000 jeunes peu ou pas scolarisés, en tout cas n'ayant pas le niveau réglementaire, ont été pris en charge en septembre 2001 pour une préformation d'une durée de 6 à 12 mois et ce, afin de rendre leur intégration possible, à l'issue de leur mise à niveau, dans le cycle régulier de formation professionnelle. Au moment où notre pays amorce une relance économique, il est évident que le département de Karim Younès doit répondre au nouveau marché de l'emploi qui se dessine. C'est pourquoi, un vaste programme visant les technologies nouvelles est prévu. Pour cela, il a fallu réviser la nomenclature des spécialités et des branches professionnelles. Sur les 369 spécialités comprises dans ce programme rénové, 87 sont nouvelles et concernent notamment les technologies de l'information et de la communication. C'est ainsi qu'une convention à été signée le 25 mars dernier avec le leader mondial de la réseautique Cisco. Celle-ci prévoit la création sous l'égide du ministère de la Formation professionnelle de 33 académies «cisco» dont 5 ( trois régionales et deux locales) seront entièrement financées par la firme mondiale tandis que les 28 autres seront prises en charge par le ministère. Une autre formule est réactivée. La formation par apprentissage, instituée en 1981, avait besoin d'une nouvelle impulsion. C'est chose faite depuis la mise en oeuvre, en coopération avec l'Allemagne qui est le pays le plus avancé en Europe dans ce mode de formation, d'un projet d'organisation, d'amélioration et de suivi de la formule. Actuellement, 6 wilayas sont concernées par ce projet qui sera généralisé dans tout le pays dans les deux années à venir. Plus importante encore est la déclaration commune signée avec la Commission européenne en marge de la conférence euro-maghrébine qui s'est tenue à Alger du 27 au 29 avril dernier. Une déclaration qui marque le démarrage officiel de l'important projet de mise à niveau de notre système de formation et qui a pour objectif l'accroissement des capacités, pour répondre aux besoins des individus et des entreprises par une meilleure adaptation de l'offre de formation à la demande économique et sociale, l'accroissement aussi de la compétitivité des entreprises dans la perspective de la création de la zone de libre-échange euroméditerrannéenne, l'adaptation du système de formation à une économie de marché et, enfin, offrir de meilleures opportunités d'insertion et de recyclage dans le marché du travail. «Un projet dont la portée socio-économique et politique est considérable dans la mesure où il doit contribuer notamment au renforcement de la stabilité de notre pays et à la relance de son économie, en agissant à la fois sur l'offre qu'il doit contribuer à mieux s'exprimer et sur le pilotage du système de formation professionnelle lui-même», a tenu à préciser M.Karim Younès. Ainsi donc, les choses bougent dans un secteur clé de notre développement . Un secteur qui se place comme complément vital à notre système éducatif national. Des milliers, sinon des millions de jeunes, sont attentifs à ces activités. Elles sont nombreuses et diversifiées. Toutes sont porteuses d'espoirs à leurs yeux.