Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a pour la première fois, hier, émis ouvertement un doute sur la possibilité de parvenir à un accord «d'ici la fin de l'année» avec les Palestiniens en raison de divergences sur Jérusalem. «Je ne crois pas que nous puissions parvenir à une entente incluant Jérusalem d'ici la fin de l'année», a déclaré M.Olmert à la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement, cité par un responsable gouvernemental. C'est la première fois que le Premier ministre israélien reconnaît aussi clairement qu'un accord avec les Palestiniens, qui exigent un règlement de la question de Jérusalem-Est occupée par Israël, soit irréalisable avant la fin 2008. Mais, a-t-il ajouté, «nous avons l'intention de créer un mécanisme qui permettra de traiter de cette question durant une période beaucoup plus longue, jusqu'à ce qu'on aboutisse à un accord», a souligné Olmert lors des discussions à huis clos de cette commission. Le statut de Jérusalem, et notamment le sort de la vieille ville qui abrite le premier lieu saint juif, le Mur des lamentations, et le troisième lieu saint musulman, la Mosquée d'Al-Aqsa, a déjà, par le passé, fait achopper les négociations israélo-palestiniennes à plusieurs reprises. M.Olmert a cependant estimé que «sur d'autres questions-clés, l'écart (entre les positions israélienne et palestinienne) n'est pas dramatique». Il a envisagé notamment une «entente» sur la question des réfugiés palestiniens de 1948, aux termes de laquelle Israël «n'assumera pas la responsabilité» de leur sort. Le Premier ministre israélien a souligné, par ailleurs, que sur la question des frontières d'un futur Etat palestinien, «le fossé n'est pas insurmontable» et a promis que tout accord serait soumis à l'aval de la population israélienne. Les responsables palestiniens ont, de leur côté écarté tout accord n'incluant pas la Ville sainte, dont ils veulent faire du secteur oriental la capitale de leur futur Etat. «Nous n'accepterons aucun accord qui ne comprendrait pas Jérusalem», a affirmé Nabil Abou Roudeina, le porte-parole du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. «Jérusalem est une ligne rouge pour l'Autorité et le peuple palestiniens. Nous ne pouvons accepter de concession sur aucun pouce de la ville», a-t-il insisté, estimant que M.Olmert tentait de se «dérober aux engagements» pris à la conférence d'Annapolis. Cette conférence, tenue fin novembre 2007 aux Etats-Unis, a relancé les pourparlers de paix, qui étaient gelés depuis près de huit ans.