Bien qu'en fin de course, Ehud Olmert, le Premier ministre israélien qui devait rencontrer hier soir à Jérusalem le président palestinien Mahmoud Abbas s'accroche à l'espoir de conclure un accord d'ici la fin de l'année. Les Palestiniens, en revanche, demeurent très sceptiques sur la possibilité de respecter cette échéance. «Le Premier ministre croit que la porte d'un accord avec les Palestiniens n'est pas fermée et qu'il est possible d'atteindre cet objectif d'ici la fin de l'année», a affirmé hier le porte-parole de M.Olmert, Mark Regev. Il s'est refusé à donner des détails sur le type d'accord que le Premier ministre souhaiterait conclure. Interrogé sur la marge de manoeuvre de M.Olmert, qui a annoncé son intention de démissionner dès l'élection de son successeur à la tête du Kadima, le parti au pouvoir, lors de primaires organisées aujourd'hui, le porte-parole a souligné que le «Premier ministre assumerait toutes les responsabilités dont il a la charge». Après l'annonce de sa démission, M.Olmert, impliqué dans des affaires de corruption, doit rester à la tête d'un gouvernement de transition tant que son successeur n'aura pas formé un nouveau cabinet ou à défaut, jusqu'à la tenue d'élections anticipées au début de l'an prochain. Selon la radio militaire, M.Olmert espère parvenir à un accord avec le président Abbas sur un document qui récapitulerait par écrit les grandes lignes des points d'accord conclus depuis la relance des négociations de paix israélo-palestiniennes en novembre 2007 à Annapolis (Etats-Unis). Ce document n'entrerait pas dans les détails et laisserait de côté dans un premier temps l'avenir de Jérusalem-est, annexé par Israël, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat. L'objectif du Premier ministre est de mettre noir sur blanc un document commun qui puisse servir de base de discussions pour les futures négociations que mènera son successeur, a poursuivi la radio militaire. «Chaque jour qui passe sans que nous ne soyons parvenus à un accord avec les Palestiniens est un jour que nous pourrions regretter dans le futur», avait déclaré lundi M.Olmert. Les médias israéliens ont récemment indiqué que M.Olmert avait proposé au président palestinien un projet d'accord prévoyant un retrait israélien de 93% de la Cisjordanie. En échange des 7% de cette région qu'Israël entend conserver afin d'annexer les grands blocs d'implantations - où vivent la grande majorité des 250.000 colons israéliens -, M.Olmert a suggéré de transférer des terres aux Palestiniens près de la bande de Ghaza, selon les médias. La direction palestinienne a pour sa part répété lundi qu'elle n'accepterait pas d'accord partiel. A l'issue d'une réunion présidée par M.Abbas, le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) a ainsi estimé dans un communiqué que «les chances de parvenir à un accord avant la fin de l'année sont faibles». Cette instance a affirmé que les déclarations israéliennes faisant état de progrès dans les négociations «sont infondées». «Nous n'accepterons aucun accord excluant un quelconque dossier, notamment Jérusalem ou les réfugiés», a prévenu le comité exécutif. Le chef des négociateurs palestiniens Ahmed Qoreï s'est lui aussi montré pessimiste sur les chances d'un accord avant la fin de l'année comme cela avait été convenu à Annapolis. «Je ne pense pas qu'on aura un accord d'ici la fin de l'année, bien que nous y travaillions», a dit M.Qoreï lors d'une réunion avec des cadres du Fatah. La rencontre Olmert-Abbas, d'hier, est prévue à partir de 18h00 GMT.