Israël et la Syrie devaient entreprendre, hier, en Turquie un quatrième tour de négociations par l'intermédiaire de diplomates turcs, a indiqué un responsable israélien. «Deux conseillers du Premier ministre (Ehud Olmert), Shalom Turjeman et Yoram Turbowitz, vont se rendre dans la journée en Turquie pour poursuivre les discussions», a précisé ce responsable qui a requis l'anonymat. Sur place, des diplomates turcs devraient continuer à faire la navette entre les deux délégations. La reprise du dialogue indirect entre la Syrie et Israël, après un gel de huit ans, avait été annoncée simultanément le 21 mai par Israël, la Syrie et la Turquie. Israël et la Syrie sont formellement en état de guerre depuis 1948 mais ont signé des accords d'armistice ou de cessez-le-feu. «La volonté de paix d'Israël est très sérieuse, c'est pourquoi nous espérons que le processus qui a été engagé débouchera le moment venu sur des négociations bilatérales directes afin de pouvoir arriver à des résultats significatifs», a poursuivi le responsable. Le 12 juillet, le président syrien Bachar al-Assad avait toutefois estimé que des négociations ne pourraient pas avoir lieu avant la prise de pouvoir du prochain président américain au début de l'an prochain. «L'administration actuelle (du président George W.Bush) ne s'intéresse pas au processus de paix. Nous ne passerons pas au stade (de négociations directes) avant six mois au moins, c'est-à-dire sous la prochaine administration américaine», avait affirmé le chef d'Etat syrien lors d'une visite à Paris. Ce nouveau round de négociations a lieu au lendemain de la diffusion par la radio militaire israélienne de propos apaisants de l'ambassadeur syrien à Washington, Imad Moustapha, qui a appelé à en «finir avec l'état de guerre». Le diplomate, qui avait accordé une interview à un site d'une organisation juive américaine, avait toutefois réaffirmé que son pays continuait à exiger un retrait total d'Israël du plateau du Golan occupé par l'Etat hébreu durant la guerre de juin 1967 puis annexé en 1981. Quelque 20.000 colons israéliens ainsi que 18.000 druzes, qui ont conservé pour la grande majorité leur nationalité syrienne, vivent sur le Golan. Israël a, jusqu'à présent, rejeté cette exigence, tout en acceptant le principe d'un retrait en échange de la paix. M.Olmert a pour sa part affirmé ces derniers mois qu'Israël était «prêt à aller loin dans les concessions qui seront forcément douloureuses», sans donner d'autres détails. Israël réclame également que la Syrie cesse tout soutien aux «groupes terroristes», faisant allusion aux mouvements islamistes palestiniens et au Hezbollah chiite libanais. Israël demande aussi à Damas de prendre ses distances avec l'Iran, considéré comme son ennemi numéro un. Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak s'est ainsi inquiété, lors d'une visite cette semaine à Washington, du renforcement de la puissance militaire du Hezbollah, accusant la Syrie d'armer le mouvement chiite libanais, a indiqué, hier, un communiqué de son ministère. La Syrie dément fournir une aide militaire au Hezbollah, assurant ne lui apporter qu'un soutien politique.