C'est le ministre syrien de la Défense qui a annoncé hier la participation de la Syrie à des manoeuvres militaires aux côtés de la Turquie. Le ministre syrien de la Défense, Ali Habib, a annoncé que la Syrie et la Turquie allaient mener des manoeuvres militaires conjointes prochainement, dans des déclarations diffusées hier par le quotidien Al-Watan, proche du gouvernement. «La Syrie et la Turquie ont effectué des manoeuvres le printemps dernier, elles vont mener d'autres manoeuvres afin de développer notre action à la frontière», a dit le ministre syrien. Le général Habib a fait ces déclarations à l'occasion d'une réunion mardi entre des ministres syriens et turcs, à Alep (nord de la Syrie), pour examiner les perspectives de coopération bilatérale. Les deux pays voisins ont signé un accord le 16 septembre à Istanbul instituant un «conseil de coopération stratégique de haut niveau» en vue d'une intégration économique. Fin avril, la Turquie et la Syrie avaient mené conjointement leurs premières manoeuvres militaires, suscitant des critiques israéliennes. Mardi, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait exprimé la «satisfaction» de son pays après le report de la phase internationale de manoeuvres aériennes en Turquie à laquelle devait participer l'aviation israélienne. M.Mouallem a indiqué que, «du point de vue de la sécurité, la Syrie était très inquiète de ces manoeuvres. Leur annulation la réjouit, puisque Israël agresse toujours le peuple palestinien, poursuit son embargo sur Ghaza et rejette tout effort turc pour une reprise des discussions de paix» indirectes syro-israéliennes. Ces manoeuvres devaient avoir lieu à compter de lundi en Turquie avec la participation des Etats-Unis et d'Israël. Des responsables israéliens se sont inquiétés du report, y voyant une volonté turque de prendre ses distances avec son allié israélien. Le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom a exhorté mardi Ankara à «revenir à la raison». A Washington, le département d'Etat américain a déploré l'exclusion d'Israël de manoeuvres, qualifiant cette décision d'«inopportune». Le ministère turc des Affaires étrangères avait assuré lundi que cette décision n'avait pas de motivation politique.