Selon Miri Eisin, le porte-parole du Premier ministre israélien, ce dernier “est prêt à d'importantes concessions territoriales, ainsi que sur la colonisation, afin qu'un Etat palestinien puisse être créé et qu'Israël puisse rester un Etat juif et démocratique”. Sous la pression de l'administration Bush, qui semble déterminée à réussir la prochaine conférence d'Annapolis, les responsables israéliens donnent l'impression de vouloir la paix. À voir la composition de la délégation dépêchée par Ehud Olmert à Washington pour préparer la réunion internationale sur le Proche-Orient. En effet, ce sont Yoram Turbowicz et Shalom Turjeman, respectivement chef du bureau et conseiller politique du Premier ministre Ehud Olmert, qui ont quitté Tel-Aviv pour Washington dans la nuit en compagnie d'Aharon Abramovitch, directeur général du ministère des Affaires étrangères, qui ont été chargés de cette mission. Une autre source, qui a requis l'anonymat, a ajouté que “M. Olmert est prêt à d'importantes concessions territoriales, ainsi que sur la colonisation, afin qu'un Etat palestinien puisse être créé et qu'Israël puisse rester un Etat juif et démocratique”. Certes, le Premier ministre israélien n'a jamais cessé de faire des promesses de ce genre, sans toutefois tenir parole jusque-là, mais cette fois-ci les conditions paraissent différentes tant les Etats-Unis font pression pour faire avancer les choses. Il suffit de savoir que Condoleezza Rice a fait huit fois la navette vers le Proche-Orient pour se convaincre que George Bush veut trouver une solution à ce conflit qui n'a que trop duré. Des rencontres non-stop réunissent, selon Mark Regev, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, les parties à très haut niveau. Tzipi Livni, chef de la diplomatie israélienne, et le chef des négociateurs palestiniens Ahmed Qoreï, mènent des débats très âpres. Les deux parties négocient depuis des semaines pour rédiger d'ici la réunion d'Annapolis un document conjoint appelé à servir de base aux futurs pourparlers de paix qui doivent en principe s'engager ensuite. Ils doivent porter sur les questions-cés telles que le statut de Jérusalem, le sort des réfugiés palestiniens, le tracé des frontières et la fin de la colonisation. D'Ankara, où il a rencontré le président israélien, Shimon Pérès, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé que les négociateurs israéliens et palestiniens ont fait des progrès dans l'élaboration d'une déclaration commune pour la conférence internationale d'Annapolis sur la paix au Proche-Orient. “Il y a eu pas mal de progrès dans les négociations pour établir un ordre du jour et sur la déclaration conjointe que les deux parties prévoient de diffuser”, a-t-il déclaré après des discussions avec le président turc Abdullah Gül. Ce document doit aborder les questions-clés du conflit : les frontières du futur Etat palestinien, le sort des réfugiés palestiniens, des colonies juives et de Jérusalem. Ceci étant, les deux parties sont profondément divisées, les Palestiniens souhaitant une déclaration allant dans le détail des principaux problèmes tandis que les Israéliens sont plus favorables à une simple déclaration de principe. Reste à savoir maintenant si les Américains réussiront à rapprocher ces positions, desquelles dépend la réussite de la conférence d'Annapolis. K. ABDELKAMEL