L'offensive aérienne israélienne sur la bande de Gaza rend "impossible" la poursuite des négociations de paix indirectes engagées entre Israël et la Syrie par l'intermédiaire de la Turquie, a déclaré hier le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan. "La poursuite des discussions dans ces conditions est naturellement impossible", a affirmé le ministre à la presse après s'être entretenu avec son homologue égyptien Ahmed Aboul Gheit, qui effectuait une visite en Turquie. "Faire la guerre du côté israélo-palestinien et au même moment faire la paix du côté israélo-syrien, ces deux choses ne peuvent pas aller de pair", a-t-il ajouté. Un responsable syrien avait également estimé dimanche que les négociations indirectes ne pourraient pas se poursuivre à cause de "l'agression israélienne" contre la bande de Gaza. Ali Babacan a rappelé que le Premier ministre israélien Ehud Olmert était venu le 22 décembre à Ankara pour discuter des perspectives de progrès dans les discussions israélo-syriennes. Selon le ministre turc, les raids d'Israël dans la bande de Gaza, lancés samedi, seulement quelques jours après cette visite, ont provoqué une "profonde déception" à Ankara. La Syrie et Israël, qui sont officiellement toujours en état de belligérance depuis le premier conflit israélo-arabe de 1948, ont entamé en mai une série de pourparlers indirects par l'entremise de la Turquie. Depuis mai, des négociateurs israéliens et syriens se sont rencontrés à quatre reprises à Istanbul par l'entremise de diplomates turcs, sans toutefois parvenir à des résultats probants. Les négociations étaient suspendues depuis qu'Ehud Olmert, mis en cause dans des affaires de corruption, a annoncé en juillet sa démission du poste de Premier ministre. R. I./Agences