Entrave n Le parlement israélien a adopté, hier, un projet de loi imposant un référendum ou une majorité de 80 députés sur 120 pour entériner toute concession sur des territoires annexés par Israël. Israël et la Syrie devaient entreprendre, aujourd'hui en Turquie, un troisième tour de négociations indirectes au lendemain d'un vote à la Knesset tendant à empêcher d'éventuelles concessions sur le plateau syrien du Golan. Deux conseillers du Premier ministre Ehud Olmert devaient se rendre dans la journée en Turquie, a indiqué un responsable israélien. Sur place, des diplomates turcs devaient continuer à jouer les intermédiaires entre les représentants israéliens et syriens qui ne se trouveront pas dans la même pièce. Selon ce responsable qui a requis l'anonymat, Israël espère que des négociations directes pourront débuter «dans les prochaines semaines». Un vote du parlement israélien risque toutefois de peser sur les discussions. La Knesset a adopté hier, en première lecture, un projet de loi imposant un référendum ou une majorité de 80 députés sur 120 pour entériner toute concession sur des territoires annexés par Israël, tels que le plateau du Golan ou Jérusalem-Est. Ce texte doit passer encore en deuxième et troisième lectures avant d'avoir force de loi. Selon les commentateurs, ce texte vise à rendre très difficile tout retrait du plateau du Golan conquis par Israël sur la Syrie lors de la guerre de juin 1967 puis annexé par une loi de la Knesset votée en 1981. En mai, M. Olmert avait affirmé qu'Israël était «prêt à aller loin dans les concessions qui seront forcément douloureuses». Il évoquait ainsi un possible retrait du Golan, ce qui avait été dénoncé par l'opposition de droite et une partie des membres de la majorité. Lors du vote de lundi, des députés de Kadima, le parti de M. Olmert, du parti travailliste et du Shass, un parti religieux, piliers de la majorité actuelle, ont voté en faveur de ce texte. Selon le chef de l'opposition de droite Benjamin Netanyahu, «jusqu'à présent, les gouvernements israéliens pouvaient renoncer à des territoires avec une intolérable facilité. C'est quelque chose qui devait être rectifié». Une députée du parti d'opposition de gauche Meretz a, en revanche, dénoncé ce texte en affirmant que la «Knesset tente ainsi de torpiller toute possibilité de négociations sur le Golan». Un représentant des quelque 20 000 colons israéliens installés dans le Golan a, pour sa part, estimé que ce vote «met pratiquement fin à toute possibilité de retrait» de ce territoire. «De toute façon, ces discussions en Turquie relèvent en fait du spectacle : les Syriens ne sont pas prêts à rompre leur alliance avec l'Iran et à cesser leur soutien aux organisations terroristes, tandis qu'Israël ne se retirera pas du Golan», a-t-il ajouté. La Syrie exige la restitution de cette région stratégique, où vivent également 18 000 druzes qui ont conservé pour la grande majorité leur nationalité syrienne, comme condition à tout accord de paix avec Israël.