Les filles sont plus présentes dans les cycles moyen et secondaire en raison de leurs bonnes performances scolaires. Contrairement aux filles, les garçons désertent de plus en plus l'école en Algérie. Le rapport établi par le Cnes sur le développement humain dévoile que le sexe masculin quitte très tôt les bancs de l'école. Ce rapport présenté hier, à la résidence El-Mithaq par le Conseil national économique et social, a révélé une forte régression dans l'effectif inscrit dans les établissements scolaires concernant sensiblement plus de garçons que de filles. Cela a été expliqué, notamment par l'échec que subissent les garçons lors des épreuves de passage d'un palier à un autre. Au primaire, au moyen et au secondaire, les meilleurs scores sont enregistrés par les filles, notamment lors des examens de passage au secondaire. En effet, ce document mentionne que les filles sont «plus présentes dans le cycle moyen et secondaire en raison de leurs bonnes performances scolaires et du fait de leur réussite dans ces cursus». Lors de la communication d'un expert algérien concernant l'indice du niveau d'instruction, il a été relevé que la déperdition scolaire touche en masse les garçons plutôt que les filles. Globalement, l'écart entre femmes et hommes en matière de scolarisation et d'alphabétisation reste élevé. Il est à l'ordre de 17 points en 2006. Paradoxe. Les filles réussissent à l'école, mais recalent à la vie professionnelle. Les garçons quittent très tôt l'école et ils participent fortement à la vie active. La participation féminine à la vie professionnelle reste très faible. Le taux d'activité en 2006 était de 14.8%. Le revenu des femmes, durant la même année, a été estimé à USD 2033, tandis que celui des hommes était à l'ordre de USD 12.687. Le revenu des hommes, souligne le rapport, est six fois plus élevé que celui des femmes. Le même document explique que les inégalités d'accès aux revenus sont dues bien plus aux difficultés d'accès au travail (entraves sociales et rétrécissement du marché du travail) qu'aux discriminations dans les rémunérations, à qualifications égales. Autrement dit, cet écart laisse entendre qu'une femme d'un «niveau d'instruction très élevé et d'une bonne santé, ne peut bénéficier facilement d'opportunités d'accès au pouvoir décisionnel dans les différents domaines de la vie politique, économique et sociale», note le rapport. Il décortique, selon les domaines d'activité, que la participation de la femme à la vie politique est très réduite. «Les femmes sont très peu représentées dans les instances élues», lit-on dans ce rapport. Illustration: le nombre de députés durant la législature 2002-2007 est de 27 pour 389 sièges. Au Conseil de la nation, les femmes occupent 4 sièges seulement sur les 144 possibles. Soit 2.78%. Le rapport confirme également la faiblesse de la participation féminine à la décision économique. «A la lumière des résultats de l'enquête auprès des ménages de 2006, le nombre de femmes employeurs s'élève à 30.000, soit 6% du total», indique t-on. Le même état des lieux a été fait sur la participation de la femme dans la haute administration. «Le nombre de femmes dans les fonctions supérieures de l'Etat est loin d'être significatif par rapport à celui des hommes», lit-on encore. En 2002, 40.489 hommes occupent de hautes fonctions contre 367 femmes. L'écart est encore important. La femme n'occupe que 8% des postes supérieurs de la Fonction publique. 35,33% de femmes sont présentes dans le système judiciaire en 2006. l'accroissement du taux d'activité féminine reste très bas. Il est inférieur à 15%.