Les économistes sont unanimes à dire que les responsables du secteur des finances auraient dû mettre de l'ordre depuis longtemps. L'Algérie a décidé de prendre le taureau par les cornes en matière d'investissement. Le gouvernement a revu et corrigé sa copie sur ce sujet. Désormais, une nouvelle orientation relative à la régulation des investissements est mise en place. Sans doute, l'Etat est déterminé à orienter la politique économique du marché national au profit des intérêts du pays. Le chef de l'Etat était le premier à appeler au respect des règles en matière d'investissement et de partage de bénéfices. Le président Abdelaziz Bouteflika s'est exclamé, dans son discours prononcé samedi dernier à l'occasion de sa rencontre avec les maires, en citant des exemples des entreprises qui réalisent des bénéfices à transférer, dépassant de beaucoup leur volume d'investissement. De son côté, le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza a annoncé, mardi dernier, que «nul processus ne saurait être à l'abri des insuffisances». Pour le porte-parole du gouvernement, la démarche entreprise par l'Etat «vise à préserver l'intérêt national. C'est ce qui ne s'oppose guère avec l'économie de marché». L'objectif est clair: le but de cette nouvelle orientation «est de réaffirmer et de consolider la place et l'image économique de l'Algérie sur les scènes régionale et internationale». Parmi ces nouvelles orientations figurent la révision des dispositifs régissant le transfert des capitaux et le droit à la préemption qui donne la priorité à l'Etat de récupérer des projets d'investissements dont les opérateurs nationaux ou étrangers désirent transférer à une partie tierce. Ce qui laisse entendre que l'Etat veut garder un oeil sur tout ce qui se passe dans ce secteur. Mais, il a mis beaucoup de temps pour agir de telle sorte. Les économistes sont unanimes sur cette question. Ces derniers estiment que les responsables du secteur des finances auraient pu mettre de l'ordre sur la question du transfert des capitaux depuis longtemps. Le ministre Boukerzaza a, en quelque sorte, répondu à ces interrogations. «Dans les années précédentes, le souci majeur de l'Etat est de motiver les investisseurs étrangers sur la destination Algérie. Après des années d'isolation et de fermeture, l'Algérie a réussi à attirer un grand nombre d'opérateurs», a-t-il dit, lors du point de presse hebdomadaire. Répondant de telle sorte, le ministre laisse entendre que l'Algérie d'aujourd'hui n'est plus celle des années de la tragédie nationale. Lors des années 90, la préoccupation majeure de l'Algérie était de rétablir la sécurité. C'était une priorité. La question économique était, en quelque sorte, peu abordée. Il y avait presque une absence totale en matière de stratégie économique. Lors du même discours, après avoir rappelé «les étapes difficiles» qu'a connues l'Algérie vers la fin des années 80 et durant les années 90 le Président Bouteflika a souligné que le pays «fut contraint de recourir au Fonds monétaire international (FMI) et d'accepter des conditions contraires aux principes de souveraineté et d'indépendance». Après le retour de la paix, la sécurité et la stabilité, le marché algérien intéresse de plus en plus les opérateurs étrangers. Il reste à savoir, si l'impact de ces nouvelles mesures sera bénéfique sur l'économie nationale. Est-ce que le retard de la mise en oeuvre de ces nouvelles orientations n'aura-t-il pas des répercussions négatives sur l'avenir des investissements en Algérie? Est-ce que ces nouvelles mesures ne décourageront-elles pas les opérateurs étrangers à prendre la destination Algérie? A voire.