On ne cessera jamais de parler de la situation de l'hygiène à Béjaïa tant qu'aucune évolution n'est visible. En dépit des mesures prises par les autorités communales, régulant aussi bien le ramassage des ordures ménagères que leur dépôt à des heures fixes, l'insalubrité est toujours présente et rappelle, à tout un chacun, le long chemin qui reste à faire en matière d'éducation civique car c'est là, en fait, que se situe le problème. Des habitants continuent toujours à sortir leurs poubelles en dehors des heures fixées par l'arrêté communal et semblent loin, très loin de se soucier aussi bien de la responsabilité de leur geste que des représailles qu'ils encourent. Ce matin, sur notre chemin, nous l'avons constaté de visu. Si les gamins peuvent se montrer insoucieux, l'adulte par contre devrait éprouver un peu de gêne. On en est loin des normes. Conséquences: rats, souris, cafards, moustiques envahissent nos cités. Certains rats sont tellement gros -bien portants- qu'ils effrayent le plus courageux des chats et même certains d'entre nous. Les moustiques sont si nombreux qu'une nuit sans pastilles ou climatiseur est impossible. Rien ne semble en mesure de les stopper. Malheur des uns, bonheur des autres. Ce commerçant de la cité Nacéria affirme vendre des insecticides et autres produits en grande quantité. Tous ces produits qu'utilisent les citoyens n'arrivent pas à venir à bout de ces rongeurs qui, après la rue, envahissent les appartements. Les campagnes de pulvérisation lancées par les services communaux n'arrivent pas à bout des moustiques. Quant à l'éradication des rongeurs et autres bestioles, rien n'est entrepris dans ce sens. Ils se multiplient chaque jour. «Normal!», ironise ce citoyen. «Ils sont bien nourris par les riverains!» A Béjaïa, l'insalubrité est telle qu'il y a lieu de craindre le pire. Le spectre des maladies plane, tant le terrain de propagation s'y prête. La commune ne peut pas être la seule responsable, depuis notamment la promulgation de certaines mesures visant à améliorer la collecte des ordures ménagères même si les égouts et oueds à ciel ouvert sont toujours là et relèvent de la responsabilité communale. Le laisser-aller et la mauvaise foi sont, aujourd'hui, à relever aussi dans le comportement des citoyens. Les ménages, les commerçants et les passants n'hésitent pas à jeter les déchets à même le sol. Les vieilles habitudes ont la peau dure. Des sachets d'ordures ouverts, sortis à toute heure de la journée, des restes de nourriture...autant d'appâts pour les rongeurs et autres moustiques nuisibles à bien des égards à la santé publique. L'image de Béjaïa est bien ternie par l'incivisme. Sa santé aussi. A bon entendeur, salut!