Dans la crainte de voir leur chiffre d'affaires chuter, les concessionnaires espèrent un infléchissement de la position du gouvernement sur la question des taxes. Est-il encore trop tôt pour juger de l'impact produit par la décision du gouvernement afférente à la loi de finances complémentaire en rapport avec la taxe sur la vente de véhicules neufs? Pour nous rendre compte de cela, nous avons fait le tour des showrooms de la région d'Alger. Sur les lieux d'un showroom d'une célèbre marque de voiture, la première impression qu'on a eue est le manque d'ambiance sur les lieux, les clients se font rares, en tout cas, pas plus qu'avant la décision de taxer les nouveaux véhicules. L'un des concessionnaires blâme cette loi qu'il juge absurde et irréfléchie. Le concessionnaire nous raconte qu'en une semaine, deux clients ont repris leur dossier. «Les personnes qui ont déposé leur dossier, sont de simples fonctionnaires qui ont économisé, voire emprunté de l'argent afin de s'offrir un rêve tant attendu», nous explique-t-il. Nombreux sont les clients qui n'ont pas entendu parler de cette nouvelle loi. Entre le moment où les clients ont déposé leur dossier et celui de l'obtention de leurs véhicules, tout semble avoir changé. Ainsi, les concessionnaires ont répercuté la nouvelle taxe sur le prix des voitures qui a augmenté en conséquence. Aussi, les acheteurs doivent ajouter de 50.000 à 150.000 DA selon la gamme, pour tout achat de véhicule. En effet, cette nouvelle taxe n'enchante personne. Le concessionnaire nous a indiqué: «Le fait d'annoncer qu'un changement est effectué sur le prix des véhicules, met en colère les clients et nous dans l'embarras.» La majorité des acheteurs ignoraient l'instauration ou même l'existence de cette nouvelle loi. Du coup, ils se sont trouvé obligés soit de continuer les démarches d'acquisition, soit de se désister. Les concessionnaires reprochent aux pouvoirs publics le fait de n'avoir pas été consultés lors de l'élaboration de la taxe. Selon l'association des concessionnaires, AC2A, la décision prise par le gouvernement porte une atteinte aux clients et aux opérateurs du secteur. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. L'instauration de cette nouvelle loi de finances incite les concessionnaires du véhicule d'occasion à augmenter leurs prix. Les ménages à petites bourses sont ainsi pénalisés et contraints d'opter pour des véhicules d'occasion. Dans la crainte de voir leur chiffre d'affaires chuter, les concessionnaires espèrent un infléchissement du gouvernement sur la question des taxes, voire une abolition de ladite loi. A ce sujet, et selon des sources proches du gouvernement, la loi sur les nouvelles taxes concernant les véhicules neufs sera révisée dans le cadre de l'élaboration de la loi de finances 2009. La même source n'a pas précisé la manière selon laquelle la taxe sur les véhicules sera modifiée. Ils s'agira soit d'une simple annulation, soit d'un report de l'application ou alors d'une révision à la baisse du coût du timbre en question. Si la loi est annulée ou modifiée, elle créera un autre problème chez les concessionnaires. Toutes les personnes qui ont procédé à un achat, avec application anticipée de la loi, pourront à leur tour être remboursées du surplus payé.